Sur Twitter, et la blogosphère de gauche beaucoup parlent du tirage au sort. Aussi comme j'en ai fait une expérience, je voudrais ici parler des avantages et défauts et de mes conclusions sur cette expérience.
1. Le « débat » sur Athènes.
Alors d'abord sur le débat sur Athènes, certes nous sommes dans un contexte différent et bien sur la société a évolué. Il est sûr qu'aujourd'hui si on fait le tirage au sort il doit être le plus large possible. D'ailleurs dire que ceux que participaient à la vie de la cité étaient intelligents, de même valeurs est absolument faux et je me dois ici de rappeler qu'une bonne partie des précepteurs étaient esclaves et plus intelligents vu qu'ils s'occupaient de l'éducation et pourtant ne participaient pas à la vie de la citée. Il est donc partiellement faux de dire que le tirage au sort était réservé à une élite intellectuelle, elle était plus réservée aux propriétaires. Mogens Hansen nous dit d’ailleurs dans « La Démocratie Athénienne à l’époque de Démothène » qu’Isocrate et Démosthène témoignent que des pauvres qui affluaient aux portes de l’assemblée et des tribunaux inquiets de s’assurer de leur salaire journalier. Quant à savoir si l’esclavage était comme le prétendent certains nécessaire à l’essor de la démocratie c’est une question à laquelle il est impossible de répondre a posteriori à moins d’essayer. Passons sur Athènes qui n’est pas notre idéal et qui n’est qu’un exemple (par exemple, en suisse quatre cantons et quatre demis cantons étaient au moyen-âge gouvernés par des assemblées populaires et il y eut aussi quelques assemblées populaires (communales) en Nouvelle-Angleterre), à un contexte donné, de démocratie directe. Je vous conseille de lire l’ouvrage précité si vous voulez lire un ouvrage intéressant qui remet les choses en place sur le fonctionnement de la démocratie Athénienne (par exemple non le clergé n'avait pas de rôle) si vous voulez en savoir plus. Non je ne conseille pas ce bouquin pour vous embrigader, c’est un ouvrage historique (tant pis s’il est conseillé par une personne que je n’apprécie pas et que je démolirai plus tard). Une chose est sûre, nous devons intégrer les femmes et tous les citoyens du monde à cette expérience. Je rassure tout le monde : il n’est nullement question de reproduire l’exemple athénien (ce serait stupide).
2. L’argument de la compétence ne tient pas.
Ceci est un argumentaire a l’attention de ceux qui nous disent que tout le monde ne peut pas être député (par ailleurs l’objectif du tirage au sort ne doit pas être de tirer au sort un président ou un député). Si Frédéric Lefebvre peut être député, tout le monde peut être député (même s’il a lu « Zadig et Voltaire »). Blague à part, non c’est vraiment pas compliqué de se faire un idée sur les choses, même si l’éducation (populaire) doit avoir un rôle important. A titre d’exemple, ma rue a demandé à notre député et maire de secteur monsieur Patrick Menucci un dos d’âne devant l’école, genre pour que la voiture écrase pas les enfants, (c’est une bonne idée non ? pour des non députés) et celui-ci nous a répondu que cela n’était point possible car « la rue est en pente, il est donc impossible d’en faire un » (rires). Il ne fut pas très compliqué à plusieurs personnes de se souvenir que certaines routes en pente ont des dos d’âne et de les prendre en photo pour les lui envoyer, ce qui paraît-il l’a « convaincu » (bon on attend de voir hein quand même…). Il est donc important de ne pas céder et de faire preuve tous d’intelligence collective face à la stupidité individuelle (non je ne vise personne).
3. le tirage au sort, une bonne méthode ?
Il ne s’agit pas de tirer au sort les décisions. C’est les mandataires, le/la président(e) de l’assemblée, le/la secrétaire qui le sont. C’était plutôt bien dans le sens où nous avons tous pu (sauf ceux qui ne sont venus qu’une fois) participer à cette aventure mais avec hélas plus de taches à cause des divers degrés d’implications et d’investissement. Le tirage au sort ne suffit pas, il faut donner envie aux gens de s’investir par l’éducation populaire et comme dit Dewey il faut croire en la démocratie si l’on veut que sa marche.
Le côté positif c’est qu’il n’y a pas eu de prise de pouvoir, certes l’un de notre groupe était plus influent, une sorte de leader quoi, (ce que j’ai parfois mal vécu puisque lors de l’un des points sur lesquels nous étions d’accord je n’avais pas été écouté et lui oui) et plus écouté puisqu’il a lancé le truc, mais tout ce qu’il a soutenu n’a pas été voté (heureusement).
Bon après, ça c’est mal terminé. Ils ont voulu même m’ostraciser (m’exclure du groupe durant un certaine durée) pour les raisons suivantes : un langage trop virulent qu’une majorité me reprochait et parce que j’ai dit que j’allais voter Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles (mais en influençant personne) et parce que le leader avait décidé que j’avais fait un mauvais compte rendu d’une assemblée à laquelle il n’était pas venu (rires autorisés). Mais le point de rupture c’est surtout fait sur la nécessité d’un programme politique (que demandaient les deux communistes dont je faisais partie) alors que le leader voulait continuer les trucs techniques (et chiants) de mise en place du tirage au sort, alors que bon on avait fait un bon chemin.
4. Chouard et ce qu’il veut faire.
L’un de ceux qui conseille le tirage au sort est Etienne Chouard. Je préfère dire d’avance que je n’ai rien à voir avec ce personnage aux amitiés douteuses, tant pis s’il cite Hansen lui aussi, même sur le tirage au sort je diverge.
Dans une première vidéo, dans un débat avec un constitutionnaliste, on voit toutes la conception paticulière du tirage au sort de Chouard puisqu’il y défend un mélange de tirage au sort et d’élection ou en gros on aurait un tirage au sort puis de l’élection. Ce modèle n’est pas intéressant du tout, il ne règle pas le problème des réseaux ni le fait qu’il faut avoir une manne financière importante pour faire campagne si l’on veut être élu. Personnellement j’ai déjà du mal avec les représentants élus, alors bon il est facile d’imaginer qu’un système ou y a le tirage au sort et l’élection c’est pire en fait. Chouard a dernièrement dit « Je fais la grève du mot « démocratie » », pour moi et John Dewey, c’est l’inverse qu’il faut faire il faut croire en la démocracie si nous voulons ne serait-ce qu’une seule chance de vivre en démocratie.
Dans un site négationniste, on voit que ce cher Chouard dit de Blanrue qu’il est « courageux ». Dans une seconde vidéo ce cher Chouard l’assume et nous dit que c’était dans un message privé (comme si c’était moins grave, n’importe quoi), rappelons que le négationnisme est un délit et non une opinion et que donc pour Chouard commettre un délit est « courageux » pour raison de liberté d’expression on imagine, faudrait songer à pisser devant la porte de Chouard et se justifier par la liber » d’expression, il sera pas content (et avec un peu de chance on sera subventionné par le ministère de la culture), bon blague à part la liberté d’expression ne peut pas tout justifier. Le pire dans tout cela est que pour se justifier il dit qu’il ne sait pas s’il a raison, on comprend bien pourquoi les antifas n’ont pas envie de débattre avec un type pareil (ça ne sert à rien quand quelqu’un dit des âneries pareilles, il est déjà perdu). Je suis très touché par cela puisque lors d’un exposé au Lycée j’ai eu la chance de rencontre Denise Toros-Marter, l’une des dernières survivantes d’Auschwitz. Dans cette vidéo il est dit que le antifas sont de chiens de garde, c’est bin sur faux les chiens de gardes c’est ceux qui aboient contre les étrangers pour faire peur aux à tout le monde c’est ceux qui nient l’holocauste et font semblant de ne pas savoir.
5. Ma conclusion.
Pour moi, je ne pouvais pas rester dans un endroit où il n’y a pas d’orientation politique (pour des raisons parfois déontologiques et parfois obscures) surtout pour moi qui suis de gauche. C’est pour cela que je ne pouvais pas continuer et que j’ai choisi l’orientation que j’ai choisie et que je précise par avance n’est pas du débauchage, vous n’êtes pas obligé de me suivre (même si j’aimerais bien). J’ai décidé de militer avec les camarades du Front De Gauche (FDG) (je n’ai pas encore adhéré à un parti) et puis c’est aussi une sorte continuité puisque le FDG propose une constituante. Je continue donc à défendre plus de démocratie avec en plus une orientation politique qui me plait.