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resistanceetamour

Ceci est le blog d'un documentaliste révolté contre les injustices de notre société.

Mini-Biographie de Lumumba.

Publié le 20 Avril 2012 par resistanceetamour in histoire

Exposé sur Lumumba.

Au Congo, les ethnies ont souvent joué un rôle très important dans la politique de décolonisation, mais Lumumba, qui appartient à une ethnie minoritaire, a essayé de passer outre les clans et de se présenter en rassembleur contre la colonisation et pour l’indépendance.

L’indépendance du Congo est proclamée le 30 juin 1960, soit six mois avant la mort de Lumumba. Dans le même temps, au niveau international, les conséquences de la guerre Froide, nom donné à la crise à la tension entre Etats, ici les Etats-Unis et l’URSS dans les années 1950 se font sentir : le mandat d’Eisenhower, approche de son terme, ce qu’attend Kroutchev, chef de l’URSS. L’été sera marqué de violentes passes d’armes à l’ONU notamment à propos du Congo. Léopoldville où l’indépendance a été suivie d’une période de confusion extrême lors de laquelle Lumumba sera éliminé.

 

Comment à partir de la biographie de Patrice Lumumba peut-on voir qu’il est un symbole du Congo ?

 

Biographie de Patrice Lumumba.

Son nom demeure symbolique des luttes anticolonialistes africaines.

  1. Origines, enfance, éducation.

Un jeune Congolais prend conscience des maux causés par la colonisation.

1)      D’abord de par ses origines.

Il est né le 2 juillet 1925 à Omelowa, territoire de Kabako Kombé dans le destrict du Sakuru, au nord Kasai, dans une famille catholique pratiquante appartenant à une ethnie minoritaire, les batetela. Il était le cadet d’une famille de quatre enfants. Ses parents paysans lui font prendre conscience très tôt de la condition paysanne ; ils vivent pauvrement de revenus agricoles, amputés par les impôts très lourds de l’administration coloniale. Le régime colonial était synonyme de pression fiscale, de bas salaires, d’arbitraire administratif et pour beaucoup de travail forcé, avec l’irruption du capitalisme marchand et la sous rémunération du travail fourni. L’esclavage a été remplacé par une semi-servitude.

2)      Par son éducation.

Il va à l’école missionnaire catholique où il a été baptisé. Il travaille si bien qu’il abandonne les missionnaires catholiques pour passer dans une école protestante tenue par des Suédois. Il entreprend des études d’infirmier puis s’engage comme commissaire aux écritures avant de reprendre des études à l’école des PTT de Léopoldville.

3)      Malgré ses origines et grâce à cette éducation il devient un privilégié.

En 1945, à vingt ans il est déjà un de ceux que l’on appelle les « évolués », une minorité d’individus ayant bénéficié d’une éducation moderne et intellectuellement privilégiés. En septembre 1954, il reçoit sa carte d’ « immatriculé » comme 257 autres sur 13 000 000 de Congolais bénéficiant d’avantages. Cependant l’assimilation est limitée aux droits civil et pénal, excluant le droit au travail. Cette immatriculation se limita jusqu’au bout à un groupuscule infime de moins de 250 chefs de famille. La Belgique pensait rendre « son » Congo après la guerre, à son bel endormissement.

 

C’est alors qu’il découvre la ville, d’abord Stanleyville (Kisangani), puis Léopoldville (Kinshasa). C’est à ce moment là qu’il va devenir un homme politique.

  1. L’homme politique, son action, du syndicalisme à la politique.

Dans les années 50, il entre dans l’administration des Postes. Il devient comptable aux chèques postaux à Stanleyville. Il est alors marqué par le racisme ambiant.

Il commence à rêver d’indépendance et à militer activement au sein des associations d’Evolués : embryon d’une première élite africaine. Il se lance dans l’activité syndicale, profitant du relatif espace de liberté laissé par l’administration coloniale dans le domaine associatif, se préparant ainsi à l’action politique.

1)      Le syndicalisme.

Lumumba, qui écrit depuis 1951 dans divers journaux existants  (La croix du Congo) crée l’Amicale des Postiers Indigènes de la Province Orientale (A.P.I.P.O) dont il deviendra président en 1953 jusqu’en 1956 ou elle arrêta son activité. Il devient aussi président de L’APIC en 1953 (APIC): association du personnel indigène de la colonie. Il profite ainsi de l’espace de liberté laissé par l’administration coloniale dans le domaine associatif. L’APIC est apolitique.

Avant 1956 le Congo n’avait pas fait l’objet de spéculations  politiques. C’était une terre de colonisation, type de la trinité : administration, mission, grandes sociétés. Cette année, alors que l’Union Minière du Haut Katanga, UMKH, fêtait avec faste son cinquantenaire, un jeune employé Patrice Lumumba est devenu comptable aux chèques postaux de Stanleyville et au retour d’un voyage à Bruxelles en 1956 où il a rencontré des libéraux, il est condamné à une peine de prison pour détournement de fonds. A sa sortie de prison il est engagé comme directeur commercial pour la brasserie Polar, il peut ainsi se livrer à l’agitation politique où ses talents d’orateur et de tribun s’affirment. Patrice Lumumba écrivait alors, sans le publier, un modeste essai sur la primauté des intérêts belgo-congolais où il prônait la reconstitution d’un état indépendant doté de l’autonomie interne et fédéré avec la Belgique et l’acceptation des capitaux et des colonies européens. Il ne s’affirmait pas comme indépendantiste, en revanche le manifeste de conscience africaine publié par Joseph Iléo avait plus d’audace car il rejetait la notion même de communauté belgo-congolaise.

C’est  en avril 1956 qu’il participe en qualité d’observateur pour l’AES (association des Evolués de Stanleyville) à la conférence des non –alignés de Bandung. Il est aussi alors chroniqueur de la croix du Congo. En étant élu président de l’AES le 5 mars 1954, il vit sa première épreuve électorale importante. Il va lutter contre le fait que « les prêts » ne soient accordés « qu’à quelques individus privilégiés, surtout des agents du gouvernement » il lutte aussi pour l’accès des Congolais aux établissements publics, mais avec une certaine modération puisqu’il parle de « double action civilisatrice des Belges, s’exerçant à la fois sur les choses et sur les hommes et que le Congo s’est fait grâce aux efforts conjugués des Belges et des Congolais, même s’ il précise tout de même qu’elle a coûté « des milliers de vies humaines » le 18 août 1955. C’est aussi en tant que président de l’AES qu’il a rencontré les autorités provinciales le 19 avril 1955 avec l’appui du directeur général Lemborelle déjà deux mois auparavant mais cette rencontre n’aura pas de suite puisque les autorités ne tiennent pas compte du vœu des Evolués. Il a pu alors aussi rencontrer, présenté la première fois par le ministre des colonies Buisseret, pour les deux premières fois le roi Baudouin, Léopold II, en juin 1955 et, si ces rencontres n’ont eu aucun résultat, elles donnent une impression d’entente possible. Il est destitué de ce poste par une élection en février 1956, ce qui est probablement dut à des conflits de personnes et par des désaccords sur les méthodes puisque à ce moment, Lumumba était aussi modéré que son successeur. Il écrit dans divers journaux, crée l’APIC (association du personnel indigène de la colonie) et en aout 1959, il crée le Syndicat national des travailleurs congolais pour soutenir la lutte de son parti. Progressivement l’action syndicale le conduit à l’action politique.

2)      L’homme politique.

Lumumba se rend à la conférence d’Accra, capitale et port du Ghana, en avril 1958 et découvre le panafricanisme dont il sera l’un des principaux défenseurs, auprès de N’Nkrumah, leader du Ghana. La conférence d’Accra, conférence panafricaine qui  réunissait l’Afrique subsaharienne, le Maghreb, l’Egypte décida de défendre les mouvements d’indépendance  en Afrique. Elle réunit alors les représentants de pays déjà indépendants : l’Egypte, le Soudan, et le Ghana où a lieu la conférence, la Guinée, la Lybie, le Maroc, la Tunisie, mais aussi les représentants de l’Afrique subsaharienne qui n’ont pas encore obtenu l’indépendance dont Lumumba et qu’ils décident de soutenir lors de ces conférences. Rappelons juste que le panafricanisme est un mouvement politique et culturel qui tend à instituer l’unité ou à resserres l’unité et la solidarité des peuples africains.

A son retour, fin 1958, il fonde le MNC (mouvement national congolais), avec Stanleyville comme fief, avec Cyrille Adoula. Il prône un Congo uni, laïc, et indépendant. Mais dès la fin de 1958, le ton monte et Lumumba se lance dans l’action politique. Dès lors l’indépendance du Congo devient inévitable.

Persuadé d’être appelé à un destin national, il puise alors son inspiration politique dans les sources ancestrales  car il est de la tribu de Ngongo-Leteta qui dirigea la résistance à la conquête arabe en 1880, mais aussi auprès des socialistes libéraux.

Il organise le premier meeting du MNC, qui, d’inspiration typiquement africaine, a pour but fondamental la libération du peuple congolais du régime colonialiste et son accession à l’indépendance.

En aout 1959, Lumumba crée le syndicat national des travailleurs congolais pour soutenir la lutte de son parti.

D’autres partis se constituent, nés parfois d’associations ethniques antérieures, comme l’alliance des Bakongo: l’Abako de Kasavubu qui était au départ une association culturelle qu’il a politisée. Lumumba, Kalondji, et bien d’autres issu de milieux coutumiers demandent l’indépendance mais font alliance avec les Belges. Lumumba apparaît alors comme un modéré.

3)      L’action au pouvoir.

En octobre 1958, le MNC organise une réunion à Stanleyville avec d’autres partis. Les forces de l’ordre interviennent. Elles tirent dans le tas: 30 morts. Deux jours plus tard, Lumumba est arrêté et inculpé de désobéissance civile. Des émeutes urbaines sanglantes ont lieu le 4 janvier 1959 à Léopoldville (Kinshasa), Place de la Victoire. Elles sont provoquées par le refus des autorités d’autoriser un nouveau meeting. Les foules se mirent en mouvement dans les quartiers surpeuplés où sévissait un chômage massif parmi les jeunes. La  force publique fut requise, il y eu 49 morts, 190 blessés.  Toute l’année 1959 sera marquée par une contestation politique grandissante. L’autorité coloniale cependant multiplie les initiatives en direction des populations et des élites, mais son pouvoir s’effrite.

La Belgique décide alors de précipiter l’indépendance dès le 13 janvier 1959. Le roi Baudouin promet le 13 janvier 1959 de conduire les populations congolaises à l’indépendance dans la prospérité et la paix : table ronde à Bruxelles en 1960: réunion des délégués congolais et belges. Les Belges sont amenés à négocier avec Lumumba à la demande des autres représentants congolais. L’indépendance est fixée au 30 juin 1960.

En mai les élections sont un relatif succès pour le MNC, seul grand parti de dimension nationale. Il obtient à peu près un tiers des sièges et la majorité des sièges avec ses alliés (74 sur 137).

Patrice Lumumba devient premier ministre et Joseph Kasavubu président du Congo belge indépendant le 30 juin. Ils ont tous deux été élus par le Parlement même si c’est la Belgique qui a fait pression pour que Kasavubu devienne président.

Ce jour -là le roi Baudouin prononce un discours vantant les valeurs du colonialisme qui aurait conduit les Congolais à l’indépendance. Kasavubu prononce ensuite, lui aussi, un discours mais pas si marquant que cela. Enfin Lumumba répond au roi des belges par un discours anticolonialiste, s’attirant alors sa haine.

Mais une crise surgit dans l’euphorie de l’indépendance. En juillet 1960, l’armée congolaise se mutine contre les officiers belges et réclame plus de hauts postes dans l’armée pour les Africains.  Lumumba prend alors le parti des mutins et nomme Mobutu à la tête de l’armée, ce qui ne calme pas pour autant les tensions. Cette mutinerie provoque le rapatriement des Belges du Congo, ruinant ainsi l’encadrement administratif du pays. Elle suscite l’intervention des troupes belges ce qui crée des tensions entre le chef de l’état et son premier ministre qui fait appel à l’ONU, dont il a rencontré le secrétaire général Dag Hammarskjöld, qui envoie des casques bleus, pour assurer la paix à la suite de la sécession du Katanga proclamée par Moïse Tschombé aidé par les parachutistes belges puis de celle du Sud-Kasaï, proclamée par Kalondji, un ex-allié de Patrice Lumumba.

L’opération des casques bleus n’est qu’un relatif succès car ils ne reprennent qu’une partie du Kasaï, celle qui avait fait sécession, le sud Kasaï. Lumumba rompt les relations avec la Belgique. Après son voyage aux USA où Eisenhower ne le reçoit pas et au Canada pour la troisième résolution du conseil de sécurité sur le Congo, Lumumba somme les Nations-Unies de réduire la sécession katangaise. Suite à leurs hésitations et au fait que l’ONU préfère finalement reconnaitre Moise Tschombé comme 1er ministre du Congo, il demande de l’aide à l’URSS, qui va lui en apporter en lui fournissant des moyens militaires.

Mais l’Union Minière du Haut Katanga, compagnie belge qui soutient la sécession, bénéficie du renfort des mercenaires européens où interviennent aussi les forces belges ainsi que les forces de l’ONU, les casques bleus.

Le 5 septembre 1960 Kasavubu révoque Lumumba qui juge nul et illégal le geste du président de la République, avant de le révoquer à son tour. Lumumba obtient la confiance du Parlement. Kasavubu destitue le Parlement. C’est alors que le colonel Mobutu, chef d’état major général des forces armées, nommé par Lumumba, fait son premier coup d’Etat militaire en déclassant Kasavubu et Lumumba pour installer un gouvernement de secrétaires généraux. Lumumba est séquestré dans sa propre maison, mis en résidence surveillée le 10 octobre, coupé ainsi de sa base.

Mais il réussit à s’enfuir avec sa famille en voiture, le 24 novembre 1961 de Kinshasa, avec l’intention de rejoindre son fief, Stanleyville où Gizenga, son partisan, mène la lutte. Mais il perd trop de temps à faire des discours dans les villages pour gagner à sa cause tous les Congolais. Il est arrêté le 1er décembre avant de pouvoir traverser le fleuve Sankuru.

C’est alors qu’est signé l’arrêt de mort du premier Congolais qui ait été élu démocratiquement.

  1. La mort de Lumumba.

1)      Les deux versions.

Selon la version officielle, mensongère, véhiculée par les Belges et Moise Tschombé, et propagée par les journaux du Katanga qui leur sont proches, Lumumba aurait été tué lors de son évasion. Voici le titre du premier journal que j’ai pu voir: L’écho du Katanga annonce: « Le peuple a fait justice. Lumumba est mort ». Le titre du second, L’essor du Katanga, est : « Lumumba et ses complices massacrés par des villageois ». De plus l’annonce de la mort est différée d’un mois, sur le conseil de Jacques Bartelou, le 17 janvier 1961 au 14 février 1961 par les forces de l’ordre, pour éviter le désordre. Lumumba, avait été le premier à être élu démocratiquement, porté par la ferveur populaire.

En réalité, Lumumba s’enfuit de sa prison dorée, apparemment sur les conseils de l’ONU avec sa famille. Il part de Léopoldville pour rejoindre Stanleyville. Il s’arrête dans tous les villages où il fait un discours. Il est arrêté avant ou lors de la traversée du fleuve Sankuru. Il est alors transféré au camp militaire de Thysville (Mbanza-Ngungu) (ville proche de Léopoldville) sur l’ordre de Mobutu. C’est alors que se produit la division de l’armée entre pro et anti-lumumbistes, ce qui entraîne la crainte que Lumumba ne retourne la situation par son éloquence.

Aussi Patrice Lumumba, Maurice Mpolo et Joseph Okaito (deux de ses anciens ministres) sont-ils transférés le 17 janvier 1961 au Katanga, malgré les demandes du conseiller de Tschombé, Jacques Bartelou, pour qu’ils soient tués ailleurs. Ils sont alors transférés en avion, dans lequel ils ont été maltraités, à Elisabethville (Lubumheshi) et livrés aux autorités locales. Ils seront alors conduits dans une petite maison sous escorte militaire où ligotés, ils seront humiliés par les responsables congolais comme Maurice Tschombé, Mumongo, Kimba, Kibwé, Kitenge et les belges Gat et Vercheure. Ils seront le soir même fusillés sous le commandement d’un officier belge, exécution commanditée par le comte Harold d’Aspremont, ministre belge des affaires africaines. Le lendemain une opération sera menée pour faire disparaître les restes de la victime dont le corps est brûlé. Le 14 février 1961, un mois après, Tschombé déclara que Lumumba venait d’être abattu ce jour là, à la suite d’une tentative d’évasion de la prison d’Elisabethville. Les jours suivants, plusieurs lumumbistes, ou des gens pris pour tels, seront exécutés un peu partout dans le pays.

2) Les responsables.

Lumumba était détesté par les puissances occidentales qui l’accusaient d’être communiste, tout autant que par les leaders politiques congolais. Bruxelles et les Nations-Unies étaient persuadées que la liquidation de Lumumba était indispensable à la sauvegarde des intérêts des trusts exploitant la colonie. Comme le dit Jacques Bracine, diplomate belge et fonctionnaire colonial: « Il était dangereux dans ce sens pour nous qu’il n’était pas susceptible disons d’être ouvert à des solutions parfois que nous aurions aimés voir réaliser ». Ce qui nous permet de voir le rôle des Belges dénoncé par Ludo de Witte (écrivain et sociologue belge) qui affirme que l’exécution a été commanditée par le comte Harold d’Aspremont, ministre belge des affaires africaines de l’époque. Ludo de Witte se fonde sur les archives du ministère des affaires étrangères. Il affirme qu’à l’époque Bruxelles avait donné des consignes pour éliminer Lumumba alors prisonnier à la prison de Thysville, d’où il avait tenté de s’évader pour revenir au pouvoir dont il avait été privé par le colonel Mobutu qui l’avait arrêté alors qu’il lui avait fait confiance auparavant. Les travaux de De Witte ont d’aillleurs enttrainé une enquète du gouvernement belge qui a du se remettre en cause et qui au bout de 2 ans  d’enquètes, en 2002, a reconnu avoir une responsabilité dans les évènements qui avaient conduits à la mort de Lumumba et aux troubles du Congo.

Les Nations-Unies savaient que Kasavubu allait destituer Lumumba. Vraisemblablement ce sont aussi elles qui ont poussé Patrice Lumumba à s’enfuir de sa résidence surveillée, alors qu’elles savaient pertinemment qu’il allait être tué s’il se faisait rattraper.

La CIA, services secrets américains avaient essayé de monter avec les services secrets belges l’opération Barracuda confiée à un officier des services secrets Belges, le colonel Louis Marlière. Il s’agissait d’un dentifrice empoisonné pour se débarrasser de Lumumba et c’était Moses Moskovikson, agent belge formé par la CIA pour tuer Fidel Castro, et dont le nom de code était K G Win qui était chargé de cette besogne. Le rôle  de la CIA est symbolisé par Lawrence Devlin, directeur régional de la CIA, qui était chargé de tuer Lumumba, et qui devient à sa retraite représentant de la société de Bels, le plus important exportateur de diamants du monde auquel Mobutu donnera l’exclusivité. Patrice Lumumba par ailleurs a été une victime de la guerre froide de la mésentente entre les Etats-Unis et l’URSS, Eisenhower et Kroutchev. Eisenhower a joué un rôle direct ou indirect, dans la volonté d’éliminer Patrice -Lumumba. Mais peut-être Lumumba lui-même est-il en partie responsable de sa mort. En effet, il a perdu trop de temps pendant le voyage de Léopoldville à Stanleyville. Il a fait confiance à des rivaux, peu fiables comme Mobutu alors qu’il savait qu’il avait travaillé pour les Belges en tant que militaire. En effet, il s’était engagé en 1949 pour sept ans dans la Force publique, l’armée locale et avait obtenu le grade de sergent. Il n’avait pas imaginé en lui un rival. Mais pouvait-il faire autrement? Il ne pouvait agir seul.

 

Conclusion.

Lorsque le Congo, Congo Leopoldville, était une une colonie belge, la devise des belges était « pas d’élites, pas d’ennui ». Or, Lumumba a pu accéder à l’élite politique et les ennuis ont surgi! IL est un symbole des difficultés du Congo Kinshasa à devenir un Etat-Nation. En effet, comme on a pu le voir au cours de ce commentaire, la vie de Patrice Lumumba est symbolique du Congo, tout d’abord de par ses origines. Il est le fils de paysans pauvres comme une grande partie de la population d’alors et d’aujourd’hui. En effet 45% du PIB congolais provient aujourd’hui de l’agriculture. Ensuite, aussi de par les difficultés qu’il a eues dans son parcours syndical et politique, mais surtout lors de l’exercice du pouvoir. En effet, la mutinerie des soldats ainsi que les sécessions du Katanga puis du Kasaï, liés à des problèmes ethniques, ont fragilisé son pouvoir. Tout cela a été à l’origine des rivalités entre dirigeants face au pouvoir. Cette autobiographie nous permet aussi de voir que si la création d’instances internationales a libéré la parole de leaders nationaux, l’ambigüité de leurs positions et leurs proximités avec les occidentaux leurs ont aussi étés nuisible.

Par sa mort, les circonstances de sa mort il est devenu un symbole du Congo, un martyr, dont on a fait disparaitre le corps ; Mobutu, président du Congo ira jusqu’à le proclamer  « premier héros national du Congo en 1966 ce qui souligne le cynisme de celui qui a été le premier à le trahir et l’a livré à Tschomché. Et depuis 1967, l’anniversaire de sa mort est officiellement fêté à Kinshasa.

Sources:

Encyclopédie Universalis 1977.

QUID 2003.

DICTIONNAIRE HISTOIRIQUE ET GEOPOLITIQUE DU 20éme siècle édition la découverte sous la direction de serge cordelier.

Décolonisations et émergence du tiers monde de Marc Michel

Histoire de la décolonisation du 20éme de Bernard Droz.

Patrice Lumumba: jeunesse et apprentissage politique, 1925-1956. Jean Tshonda Omasombo, Benoît Verhaegen – 1998.

L’indépendance du CONGO belge et l’avènement de Lumumba de Joseph MBUNGU NKANDAMANA.

Patrice Lumumba correspondant de presse (1948-1956) Jean-Marie MUTAMBA MAKOMBO.

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