Conclusion
Des prétentions aristocratiques sont développées dans ce que l’on peut appeler des mémoires, mais ce terme peut aussi être contesté car toutes les spécificités du genre des mémoires ne sont pas forcément visibles même au XVIIème siècle. On a notamment vu que le passage de l’enfance est souvent occulté pour cause du manque de crédibilité de l’enfance.
Avec la mise en place du pouvoir absolu, les acteurs voient leur pouvoir diminuer. Le rapport au pouvoir de ces mémorialistes s’exprime d’abord par la contestation de cette mise en place puis dans les mémoires. L’écriture est en fait, pour le noble le dernier recours pour exprimer ses prétentions aristocratiques.
On peut souvent constater que si la mise en place du pouvoir absolu est contestée, la contestation n’est pas une critique de la royauté. Ce n’est pas la personne du Roi qui est contestée mais la façon dont il gouverne. La critique des ministres est plus apparente, car plus autorisée. La critique du roi est moins autorisée, seuls les ecclésiastiques, qui représentent l’église, ont un devoir de critique envers le roi. La critique du roi est nuancée. La décision du roi peut être contestée, par des membres de sa famille, mais le roi et sa décision doivent être compris : il est chef d’Etat et a des responsabilités qui justifient la raison d’Etat.
Les mémoires de la fin du XVIème et du XVIIème siècle, œuvres de témoins d’événements du royaume et d’hommes d’actions, se rapprochent délibérément du récit d’histoire et en sont complémentaires.
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