Acte 2.
Scène1. Créon, son page et un garde.
(Cette scène se passe dans la chambre royale et les trois suivantes dans la salle d’attente du palais royal).
(Créon entre, suivi de son page)
Créon: Salut! O mon page! Les élections législatives approchent et j’ai un conseil à te demander.
Le page: O! Monsieur, vous n’avez pas besoin de mes conseils, vous êtes un génie plus intelligent que votre fils puisqu’il a vingt ans de moins même si il est plus intelligent que vous au même
âge.
Créon (fier de lui et de son fils): Je veux tout de même ces conseils, allez ne fais pas ton modeste! Comment agir pour gagner ces élections?
Le page: Eh bien ! Il faut faire comme pour toutes les élections: il faut avoir un double discours qui soit social et sécuritaire tout en faisant
semblant de sauver la planète pour prendre les voix des écolos des dernières élections européennes. Il faut donc un sommet de Copenhague qui ne débouche sur rien, un débat sur la société et faire
une politique de la sécurité.
Créon (pessimiste): Il y a déjà plus de 100 000 caméras en France. Que veux-tu faire de plus? Apparemment cela ne marche pas, même un violeur nous a humiliés en faisant le clown devant les
caméras, sans pour cela se faire prendre alors! Il a fallu attendre 1 semaine!
Le page: Au contraire, il faut en profiter pour faire passer un message. Nous devons dire que nous voulons plus de caméras. Nous en voulons une par habitant soit six millions et pour être sûr que quelqu’un voie le crime, il faut six millions de policiers. Les personnes doivent se surveiller, être délatrices les unes des autres. Nous les surveillons pour leur bien et pour ne plus avoir aucun problème. Nous devons placer une camera et un micro dans chaque personne et les numéroter. Ainsi, comme elles seront numérotées, nous saurons tout de suite qui est le coupable d’un délit ou d’un crime. Ce sera nécessairement celui qui portera le nombre tant et nous saurons quelle personne porte ce numéro.
Créon (dubitatif): Ah ! Mon cher ministre officieux des conseils, c’est une bonne idée !
Le page (faux modeste): Je vous remercie, je n’ai pas besoin de vos honneurs, je ne les mérite pas.
Créon (affirmatif): Mais si voyons!
Le page: Cela n’a pas d’importance, je ne veux pas être récompensé .Vous conseiller suffit à mon bonheur!
Créon: Décidément tu es un exemple, tout le monde devrait suivre ton exemple.
Le page: Vous m’accordez trop d’honneur! Cessons de parler de ceci! Pour gagner nous devons encore trouver un débat sociétal de société qui nous permette de nous mettre en avant sans que cela soit compté dans le décompte de la majorité dans le temps des régionales.
Créon: Tu as raison, Réfléchissons!
(Un temps).
Le Garde (entrant en courant, il est essoufflé): Monsieur le Roi! Je dois vous prévenir. Un acte inadmissible s’est produit!
Créon: Quoi? Que c’est-il passé?
Le Garde (essoufflé): J’arrive complètement essoufflé, je suis arrivé le plus vite que j’ai pu. Et pourtant, à mon grand regret, je me suis surpris à courir dans l’autre sens, de peur de votre courroux…
Créon (le coupant): Et?
Le garde: Normalement ce ne devrait pas être moi. Je ne suis pas premier garde mais les autres ont absolument voulu tirer au sort et le sort est tombé sur moi. Vous voulez que j’aille chercher le premier garde?
Créon: Non, cela n’a aucune importance ; de toute façon, cela parasiterait notre action. C’est comme quand j’ai été président de l’Union Européenne et
qu’on m’a dit que je devais consulter les avis des 16 autres chefs de l’Etat et les mettre d’accord, avant de prendre une décision. J’ai tout de suite vu qu’il y avait un problème.
Le garde (craintif): Je vous en prie j’ai une femme (il montre des photos), des enfants (il montre leurs photos), des chiots (il montre leurs photos) et des petits chats (il montre leurs
photos).
Créon (énervé): Je m’en fous! Te prononceras-tu avant que je te mette à mort!?
Le Garde (encore plus craintif): Le corps de Polynice a été très temporairement couvert même s’il est, à ce moment redécouvert.
Créon: Quoi, ce sale étranger! J’ai pourtant ordonné que son corps pourrisse à même le sol!
Le garde (plus rassuré car la rage de Créon ne se dirige plus contre lui): Oui, oui je sais c’est scandaleux mais ce n’est pas moi qui ai fait le coup.
Créon: Qui est-ce alors?
Le Garde: Nous avons la coupable…
Créon (impatient): Et c’est qui?
Le garde: Vous n’allez pas me croire!
Créon (encore plus impatient): Te prononceras-tu enfin?
Le garde: Bon! Je me jette à l’eau, c’est Antigone!
Créon: Quoi! Merdre! Elle a osé contrarier mes ordres!
Le garde: Oui! Je sais, c’est à peine croyable! Devons-nous la mettre à mort tout de suite?
Créon: Non, attends! J’ai mieux, cela me donne une idée!
Le garde: Quoi donc?
Créon: Préviens le peuple! Je veux un procès-débat exemplaire où elle aurait le droit de se défendre même si tout serait joué d’avance. Ainsi le peuple, dans son extrême naïveté croira qu’il y a une justice et qu’il peut y avoir des débats saints dans ce pays et je redeviendrai populaire.
Le garde: Je ne veux pas vous manquer de respect mais je trouve que c’est une mauvaise idée.
Créon: Oh! Toi, tais-toi si tu ne veux pas mourir! Sors!
(Le garde sort le plus vite qu’il le peut).
(Un temps).
Créon: Et toi mon page qu’en penses-tu?
Le page: C’est une excellente idée ! Je n’y aurais pas pensé par moi-même! Quel débat sociétal!
Créon (faux modeste): Je t’en prie, c’est la moindre des choses.
Le page: Si vous le dites! Je vous trouve extrêmement intelligent!
Créon (fier de lui): Je sais mais je vais quand même demander l’avis d’autres, si cela ne te dérange pas.
Le page: Si vous le voulez!
Créon: Sortons, nous devons aller en salle d’accueil du palais royal car c’est là que les invités doivent me rencontrer.
La page: Je vous suis!
(Ils sortent).
Scène 2. Cassandre, Mister Nobody, des gardes, Créon et son page.
(Créon et son page reviennent et attendent un peu avant le début la scène).
Créon (criant): Cassandre! Cassandre!
(Cassandre entre, essoufflée)
Cassandre: J’arrive! J’arrive!
Créon: Je voudrais te présenter mes plans et que tu me donnes ton avis, toi qui es capable de prévoir le futur.
Cassandre: Je flaire le piège.
Créon: Oh! Arrête!
Cassandre: Je n’ai pas des arêtes, j’ai des os!
Créon: (à part ou au page au choix) Qu’est-ce qu’elle est conne celle-là! (à Cassandre) Mon projet est de faire un débat sur l’identité nationale, il faut virer les étrangers! Tous!
Cassandre: ça pue!
Créon: N’est-ce pas un bon débat : la nature de la France? Un débat sur les bamboulas, cela ne nuit pas!
Cassandre: Non! Ce n’est pas un bon débat! A ta nervitude j’oppose ma béatitude! La France est une terre d’accueil, d’asile qui a ainsi conquit la bravitude! (Créon commence à s’impatienter. A
partir de maintenant et jusqu’à la fin du discours de Cassandre, il doit avoir des tics d’épaule, regarder sa montre, cogner du pied par terre …, tics qui s’accentueront) Nous ne devons pas
expulser et détester les étrangers! (hystérique) Nous devons nous aimer les uns les autres! Baisons! Les portes sont ouvertes au centre et au centre-droit! J’ai les jambes tout écartées! Y a de
la place pour cinq! Journée porte ouvertes! (se caressant et pouvant aller jusqu'à la masturbation) Prenez-moi ! Prenez-moi! Dieu ! Viens à moi ! Je t’attends, je mouille d’impatience !
Envoie-moi le Christ et il le regrettera, peut être dans sa vie de dieu, mais pas dans sa vie d’homme! Alléluia! Alléluia! Alléluia ! Alléluia!...
Créon: Stop! Gardes! Emmenez-la! Elle sera jugée pour outrage au chef de l’Etat!
Cassandre (emmenée dehors par des gardes): Fra-ter-ni-té! Fra-ter-ni-té!
(Un temps).
Créon (criant): Mister Nobody! Mister Nobody!
(Mister Nobody entre, essoufflé).
Mister Nobody: J’arrive! J’arrive!
Créon: Je vais te présenter mon projet!
Mister Nobody: Quoi encore !?
Créon (énervé): Oh! Fais attention à ce que tu dis! Je suis de mauvaise humeur aujourd’hui! J’ai déjà mis Cassandre en prison!
Mister Nobody: Encore? Pour outrage au chef de l’Etat?
Créon: Naturellement!
Mister Nobody: Décidément, cette pauvre France va encore être la risée du monde, surtout si les juges contestent votre décision. Vous souvenez-vous de leur poids dans l’affaire des poupées?
Créon: Oui! Mais bon, souviens toi du fait que depuis je leur ai, malgré leurs protestations, enlevé tout pouvoir en leur assignant des jurés populaires. Le peuple que je choisirai, comme je l’ai fait à TF1, approuvera ma décision.
Mister Nobody : Oui mais n’avez vous pas peur de la réaction du vrai peuple, qui n’a pas encore protesté contre cette décision? Quand vous avez décidé de donner à la France le nom de Créonie, il n’a pas protestés tout de suite mais l’a fait quand il s’est aperçu des conséquences que cela pouvait avoir.
Créon : Oh! Cela suffit! Déjà que Carlita drague tout le monde et me trompe ouvertement et que je ne sais même pas si son bébé est de moi hein ! J’ai bien droit à une compensation quand je me fais humilier par quelqu’un d’autre, hein ! De plus, ils ont toujours fini par se calmer et puis, depuis l’affaire de KSD et de l’autre arbre ils ont les yeux rivés sur autre chose.
Mister Nobody: Cela ne devrait pas être la réaction d’un chef d’Etat.
Créon: Assez! Voici mes directives! Jai décidé de faire un débat sur l’identité nationale suite à la transgression d’Antigone! Donnez l’ordre de le faire appliquer dans toutes les préfectures! Je
ne veux entendre que les racistes car je veux appliquer leurs idées, pour qu’ils votent pour moi aux prochaines élections!
Mister Nobody: (honteux) Je vous obéirai pour ne point aller en prison. (Prenant son courage à deux mains) Cependant, ce n’est pas une bonne décision, ni un bon débat. Après tout, Antigone a seulement voulu enterrer son frère. De plus, vous n’êtes finalement pas menacé par ces élections puisque vous êtes le roi. Peut-être feriez-vous mieux de ne point vous exprimer sur ces élections. Ainsi, comme moi, vous ne risqueriez point un désaveu. Si ce débat vous nuit, il nuira à la France, ou à la Créonie, si vous préférez. C’est un débat populiste et piégé d’avance. Assez de divisions stériles. Le débat sur l’identité nationale va créer l’égarement et la confusion et l’enjeu n’est pas là. Quelles que soient nos origines, nos confessions, nos sensibilités – nous le savons fort bien – l’enjeu c’est d’être fidèles à ce que nous sommes, à ce que nous voulons être. Nous sommes français par le cœur, par la volonté de vivre ensemble, dans un pays d’exception que nous aimons et que nous voulons faire vivre.
Créon (furieux): Oh! Tais-toi! Tu n’es que premier ministre, soit une carpette! En plus, moi je t’ai rien dit quand t’es allé avec MOM en Tunisie puis en Egypte voir leurs dictateurs. Je l’ai viré et je ne t’ai rien dit! Casse-toi pauvre con! Sinon, je t’accroche à un croc de boucher! Non seulement je ferai campagne mais en plus je ferais croire que je ne fais pas campagne.
(Mister Nobody sort humilié)
(Un temps)
Créon: Pff ! Heureusement que je peux compter sur toi mon cher page!
Le page: Vous pourrez toujours compter sur moi! O grand maître!
Créon: Continue de vanter mes mérites.
Le page: Vous êtes beau, vous êtes grand, vous faites 1 mètre 80, votre idée est la meilleure de tous les temps! Et ainsi de suite.
Créon: Je te remercie, tu peux sortir, j’ai besoin d’être seul un moment pour continuer à être le meilleur.
(Le page sort).
Scène 3. Carlita, Créon, Un général, Rachidati, Hémon.
(Dans cette scène, la moitié du terrain de jeu doit rester la salle d’attente (où seront Carlita, Créon, le général et Hémon) et l’autre moitié doit être décorée comme un magasin Dor (ou sera Rachidati). Ces scènes sont divisées par un faux mur).
(Créon est toujours dans la salle d’attente, Carlita entre doucement)
(Rachidati est allongée sur un sofa Dor)
Carlita (cachant les yeux de Créon): Bonjour mon petit cheriounet! Devine qui c’est?
Créon (criant et s’énervant en sautant avec ces tics d’épaules habituels): JE SUIS PAS PETIT, CARLITA !!!!
Carlita (ton chantant): Calme-toi, ma douce colombienne...
Créon (se calmant mais la coupant): oh oui! Excuse-moi! Je suis un peu tendu.
Carlita (commençant à enlever la ceinture de son mari): Tu veux un massage ou une pipe?
Créon (bandant mais refermant sa ceinture): Non merci! Pas pour l’instant!
(Un temps)
Créon: Pourquoi es tu venue?
Carlita: Tu veux que je reparte?
Créon: Non je veux juste savoir.
Carlita: Ah! Il y a une époque ou tu ne me posais pas ce genre de questions.
Créon: Oui! Bon! Et maintenant je te la pose.
Carlita: Rachidati nous fait encore des siennes. Elle a envoyé des SMS comme quoi je viens de coucher avec Mickey et que tu te serais tapé du guano.
Créon: Et c’est vrai?
Carlita: Mimi oui! Mais pas Mickey.
Créon: Ah! Quant à moi je n’aime pas les crottes d’oiseaux, j’appelle donc tout de suite mon chef de l’armée et de la police. (Criant) GENERAL!
Carlita: Tu fais bien mon chéri!
(Le général entre en courant)
Général (au garde à vous): Bonjour chef! Que me voulez vous chef!
Créon: Rompez! Mon ex…
Général: Eurydice?
Créon (s’énervant): Non Espèce d’idiot! Pas ma première femme mais mon ancienne ministre de la justice.
Général: Excusez-moi, monsieur, je sais qu’il ne faut le dire à personne, mais vous êtes si polygame.
Carlita: Cela, c’est vrai mon chéri, tu es comme moi. Je suis polyandre, c’est pour cela que je t’ai choisi.
Créon (s’énervant encore plus): Vos gueules!
(Un temps)
Général: Qu’attendez-vous de moi?
Créon: Prévenez la population et cherchez des preuves!
Général: Vous avez raison, il faut que la peur change de camp! (a part) Puisque vous avez peur.
Créon: Vous dites?
Général (se mettant au garde à vous): Rien chef! J’y vais chef! (il sort)
Créon: J’appelle Rachidati pour la mettre au courant, je lui dois bien cela avec ce qu’elle m’a apporté sexuellement!
Carlita (un peu vexée): Si tu veux.
Créon (téléphone portable en main, jusqu'à ce qu’il raccroche): Oui! Allo, Rachida?
Rachidati (téléphone fixe en or en main, jusqu'à ce que Créon raccroche): Créon! Cela faisait longtemps!
Créon: Tais-toi! Tu m’énerves! Je t’appelle juste pour te dire que tu vas être jugée et être condamnée à mort puisque j’ai rétabli cette peine et qu’être jugé par moi signifie aujourd’hui mourir.
Rachidati (étonnée): Ah bon? Pourquoi?
Créon (énervement qui va en progressant à chaque prise de parole): Tu sais pourquoi!
Rachidati: non!
Créon: Si!
Rachidati: non!
Créon: Si!
Rachidati: non!
Créon: Si!
(Un temps, ils respirent pour reprendre leur souffle)
Créon: Tu fais circuler des rumeurs sur le compte de notre couple!
Rachidati (offusquée): Ce ne sont que des rumeurs!
Créon: Prouve-le!
Rachidati: Et toi, tu as des preuves peut-être?
Créon: Carlita. Tu as des preuves?
Carlita: Euh non! Pas vraiment! En fait c’est une amie de ma sœur qui le lui a dit et qui dit qu’elle l’a appris d’une amie qui est amie d’une des amies de Rachidati
Rachidati: Oui! Bon! Créon, dans l’hypothèse ou ce que tu dis est vrai, souviens toi de ce que je sais sur toi, Neuilly, les Hauts de Seine, les écuries d’Augias et sur ton parcours en tant que ministre du budget.
Créon (calmé tout d’un coup): Bon! D’accord! Calme-toi! Je vais calmer le jeu.
Rachidati: D’accord, au revoir!
Créon: Au revoir et à bientôt! (Il raccroche)
(Un temps)
Créon: Général! Général!
Général (entrant en courant): Chef! Oui! Chef!
Créon: On annule tout pour Rachidati.
Général: Mais chef…
Créon: Mais rien on annule tout! A moins que tu n’aies des preuves en béton!
Général: Eh bien, en 5 minutes, je n’ai point eu le temps d’en trouver! Le problème, c’est que comme vous aviez G20, j’ai déjà prévenu la presse que ces Sms étaient un complot international contre vous!
Créon: Hein! Vous n’avez rien cherché. Vous avez préféré prévenir la presse ?!
Général: Je vous ai fait confiance!
Créon: Et bien! Récusez-vous!
Général: Je refuse. De plus c’est bien la première fois que vous exigez des preuves.
Créon: Je savais que je ne devais pas vous faire confiance, à vous, ami de mon ex-femme, Eurydice. Vous êtes viré au profit d’Hémon.
Hémon (entrant): On parle de moi?
Créon: Oui! Tu remplaces le général. (au général en le montrant du doigt) Quant à vous sortez, cassez vous pauvre con! (le général sort piteusement, la tête basse).
Hémon (sortant): Youpi!
(Un temps)
Carlita: Tu es sûr de ne pas avoir été trop dur?
Créon: Oui! Sur!
Carlita: Tu attends quelque chose de moi?
Créon: Ouais! Va déminer ce brouillis sur la radio que tu veus. Dis que Rachidati est ton amie et tout le tintouin.
Carlita (sortant en soupirant): D’accord.
Scène 4. Créon, un messager, l’ambassadeur.
(La scène redevient complètement salle d’attente)
(Créon est resté sur scène. Le messager entre lentement).
Le messager (à Créon): Euh! Monsieur! Monsieur!
Créon (énervé): quoi!! On n’a pas le droit d’être tranquille quand on est chef de l’état! Justifie-toi! Sinon tu seras exécuté!!
Le messager (faiblement): Ce n’est pas que vous n’avez pas le droit de vous reposer mais…
Créon (le coupant): Mais quoi!
Le messager (encore plus faiblement): L’ambassadeur des Etats-Unis veut vous voir!
Créon (encore plus énervé): Bon! Eh bien! Qu’il entre! Toi, sors avant que je change d’avis et que je te tue!
(Le messager sort en courant).
(Un temps)
(L’ambassadeur entre).
L’ambassadeur (ton sérieux à chaque phrase qu’il prononce): Bonjour Créon!
Créon: Bonjour! Que venez-vous faire ici!
L’ambassadeur: Je viens parler affaire!
Créon: Eh bien! Parlons affaire!
L’ambassadeur: Parlons un ton plus bas! Il ne faudrait pas que le peuple nous entende!
Créon: Vous avez bien raison!
(Les deux acteurs parlent un ton plus bas jusqu’a la fin de la scène).
L’ambassadeur: Alors vous avez choisi l’Afghanistan?
Créon: Oui! Oui! Je dois penser à compenser la perte de la Tunisie.
L’ambassadeur: Vous pensez au pavot?
Moi: Eh bien en Afghanistan, cela me semble difficile de ne pas y penser! C’est tout de même l’agriculture principale du pays!
L’ambassadeur: Vous savez, vous devriez choisir un autre pays parce que nous avons pensé aussi au pavot.
Créon: On pourrait se partager le pays ; moitié vous, moitié nous?
L’ambassadeur: Non pas question! Il fallait y penser avant! Chacun chez soi!
Créon: Oui! Mais habituellement, avant de choisir un pays on fait des recherches, on réfléchit. D’ailleurs, qu’est-ce qui me prouve que vous y étiez en premier!
L’ambassadeur: Ben Laden!
Créon Quoi Ben Laden?
L’ambassadeur: Eh bien, c’est nous qui l’avons éduqué! Il était étudiant aux Etats-Unis et nous lui avons tout appris puis nous l’avons poussé à financer la guerre contre l’ex-URSS, URSS à l’époque. De plus, nous l’avons aussi financé. (Note de l’auteur: non ce n’est pas une blague).
Créon: Eh ben! Cela a bien marché! L’élève a dépassé le maître!
L’ambassadeur: Oh, ça va, il est mort maintenant, et faites attention à ce que vous dites! Continuez comme cela et vous n’aurez plus aucune aide!
Créon: Ouais! Enfin, ça ce n’est pas grave puisque, d’après Christina on n’en a plus besoin.
L’ambassadeur: Oui, enfin en réalité, votre ministre de l’économie, elle est juste conne ; c’est d’ailleurs pour cela qu’elle a été nommée en tête des voleurs du FMI. Elle annonce la fin de la crise tout le temps et même au début de celle-ci ; à force il y aura bien un jour où elle aura raison. Mais bon ! De plus vous avez besoin de nous au point de vue diplomatique ; dois-je vous rappeler que vous n’êtes plus rien au niveau international depuis que vous avez dû virer votre ministre des affaires étrangères qui avait couché avec Ben Ali, alors que vous n’avez pas viré votre premier ministre qui a fait la même chose avec Moubarak.
Créon (craintif): Heu oui, c’est vrai, excusez-moi, nous avons besoin de l’aide américaine, autant sur le plan financier que militaire et puis c’est vrai qu’elle est conne ma ministre du FMI. Tant pis, je me rabattrai sur ce que nous avons déjà avec les amis qu’il me reste depuis que Ben est parti, c’est à dire les autres dictateurs de nos colonies d’Afrique du nord.
L’ambassadeur: Bonne décision! On vous laisse même la Lybie et Kadhafi. Au fait, pourriez-vous envoyer des soldats en Afghanistan?
Créon: Je le ferai, mais comme j’ai déjà détruit l’éducation la santé et la justice, je le ferai juste après les élections comme je l’avais fait pour la destruction des retraites alors que j’avais dis (d’un ton emphatique) : « je ne les détruirais pas ». Laissez-moi un peu de temps!
L’ambassadeur (poliment): Je vous l’accorde.
Créon: Je vous remercie. Maintenant pouvez-vous me laisser? Je dois aller prononcer un discours au peuple.
L’ambassadeur (poliment): Je me retire.
(L’ambassadeur sort en saluant).
Créon: Pff! Il est chiant, celui-là, mais, hélas les Américains me tiennent par les couilles.
(Il sort)