Avant de commencer nous nous devons de rappeler que Dreuz est un site de l’extrême droite sioniste financé par Netanyahou. Nous allons ici faire la désintox d’un article de Dreuz intitulé « 80% des collabos viennent de la gauche » publié en 2012 et que j’ai vu sur mon mur facebook hier.
Sur la forme, on remarquera qu’ils partent d’un présumé article de Rabbin Haïm Harboun, article qui n’est référencé nulle part, ni sur Dreuz, ni sur le site du rabbin en question. Après, Dreuz nous explique que ce rabbin cite en fait « Un paradoxe français » de Simon Epstein, ce qui va nous permettre de nous attaquer au fond.
Dans son livre, Simon Epstein s’attaque à ce que l'historien Pierre Laborie appelle les « zones grises du penser-double ». Beaucoup de français ont soutenu Pétain sans être pour autant des collabos, juste des fatigués de la guerre. En même temps, ils détestaient l’occupant allemand et souhaitaient la victoire des alliés. Il traite ici de deux volets : les antiracistes qui ont collaboré durant la Résistance et le cheminement d’antisémites vers la Résistance. Si le premier volet a été beaucoup étudié et est véridique, ce n’est pas un fait majoritaire. Pour le second Simon Epstein s’enfonce dans des amalgames grossiers en surévaluant le rôle d’écrivains (Aymé, Giono et Cocteau) et en interprétant une lettre de De Gaulle.
Répondons maintenant aux mensonges de Dreuz.
1. Il y a eu des résistants d'extrême droite, notamment l'action française, mais cela reste une minorité. Son fondateur, Maurras a qualifié l'accession au pouvoir de Pétain, le chef des collabos, de "divine surprise" dans son article du Petit Marseillais du 9 février 1941. S’il a fini par se fâcher avec lui, c’est parce que Pétain n’allait pas, selon lui, assez loin dans la politique antisémite. Toutes les opinions politiques/philosophiques/religieuses étaient représentées dans la Résistance. Il y a eu des pacifistes et des dreyfusards résistants, citons pêle-mêle : Robert Desnos, Pierre Jouguet, tous les dreyfusards juifs…
2. Pour nous « prouver » qu’il y a eu des collabos de gauche, Dreuz cite toute une flopée de gens qui, parfois, ne sont pas de gauche. Papon et Hersant sont qualifiés comme de Gauche par Dreuz (rires pré-enregistrés). Autre exemple, les ex-communistes Doriot et Sabiani qui ont créé le PPF, un parti fasciste, qui n’étaient nullement de Gauche à cette période de leur vie. Si les partis ultra-collabos étaient souvent issus de la gauche, il faut rappeler que ces partis étaient groupusculaires et absolument pas représentatifs de la gauche
3. Dreuz diffame ensuite tranquillou Robert Jospin qui certes faisait partie de la Ligue de la pensée française, une organisation pacifique et proche du pouvoir mais pas collabo. On remarquera qu’il est qualifié de « père de ». Dreuz vise t-il le père ou le fils? Ils utilisent le même procédé avec le père de François Hollande soi-disant « protégé » par les illuminatis de Wikipédia.
4. Dire que 80% des collabos viennent de la gauche enfin est stupide vu qu'aucune étude statistique n'a été faite à l'époque sur les collabos. Avant de faire cette statistique il faudrait déjà se mettre d'accord sur une chose: à partir de quel moment on est résistant ou collabos, ce qui est souvent difficile, impossible donc de compter.
Enfin intéressons nous à deux oublis majeurs :
- Sur les 569 parlementaires qui ont voté les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940, on oublie souvent qu’il y en avait 283 de droite et 286 de gauche (majorité Parti Radical). Sur les 80 parlementaires qui s'y sont opposés, 73 étaient de gauche, les communistes ayant été exclus du vote. Tout cela est notamment expliqué par Herodote.net
- À la fin de la guerre, les communistes (Le parti de 75.000 fusillés) et, dans une moindre mesure les socialistes, étaient majoritaires.