Primaire or not primaire?
That is the question.
Depuis quelque temps la petite gauche (à entendre sur le mode affectif) s'agite sur le dilemme suivant: des primaires ou Melenchon ? C’est un écueil de présenter les choses ainsi.
D’abord il y peut y avoir plusieurs types de primaires : primaire de la droite, primaire socialiste, primaire de la gauche (dont le PS ne ferait pas forcément partie vu qu’il n’est plus de gauche). Je trouve dommage d’exclure Mélenchon et les primaires, ce n’est pas parce qu’il a attrapé la melenchonite que nous devons fermer la porte, tout doit dépendre du périmètre de cette primaire. Je rêve d’une primaire entre Mélenchon, Hulot, Besancenot, Lienemann et Autain (on peut toujours rêver non?). Je ne vois pas pourquoi on s’enfermerait dans une primaire organisée par le PS alors qu’on ne peut pas savoir si elle va être organisée ou non in fine.
On le voit aux USA, les présidents en exercices, qui peuvent se réprésenter, ne sont jamais concernés par les primaires. La primaire est donc d’abord au départ un moyen d'embêter et de contester François Hollande (et ça c'est bien). Cet appel est donc aussi insidieusement un appel à François à ne pas se présenter. Pourtant le problème n'est pas la personne du président mais ses idées que pourrait parfaitement représenter un Macron, un Valls voire un Cambadélis (politique fiction quant tu nous tiens)
On le voit donc, la primaire est un processus personnalisant, ou on oublie parfois souvent les idées, c’est le propre de la 5éme république. Elle favorise le candidat des sondages, souvent le plus centriste (on le voit Clinton est en train de prendre l'avantage contre Sanders, Hollande avait pris l'avantage contre Aubry). Cette tendance a plutôt tendance à empirer. La dernière fois, avant la primaire, il y avait eu un programme (franchement pas révolutionnaire) qui n'a pas été appliqué. Cette fois, on parle seulement de socle commun autour duquel il pourrait y avoir plusieurs programmes. Cela complique les choses. Un socle peut autant être excluant qu’unitaire. Si le socle c’est la lutte contre les politiques d'austérité, cela convient à tout le monde. Même Macron peut nous dire qu'il a, à sa manière, lutté contre les politiques d'austérité en nous proposant moins pire (on rigole mais c'est pas drôle en fait). Si le socle est la sortie de l’euro ou bien des traités européens c’est une autre histoire.
Tout dépendra donc pour moi de ce socle et de la façon dont il sera fixé. Si c’est un accord entre partis, ça ne pourra qu’être un accord à minima. Si on vote sur ce socle pour le choisir alors le rapport de force sera différent. C’est pour cette raison qu’actuellement, bien que membre d’ensemble je fais partie du comité d’organisation d’une primaire de gauche. Je tente d’influer sur le socle tout en restant méfiant et en me réservant une porte de sortie. Là où je suis, il y a deux processus distincts : celui de notre primaire (ou les membres du PS sont présent) et celui de primaire de gauche (ou ils ne le sont pas du tout). Si ces deux processus cherchent à fusionner (sous le sigle notre primaire de gauche ?), il y a bien pour l’instant un point de blocage : l’organisation. Ceux d’une primaire de gauche ont très bien compris que l’organisation est le nerf de la guerre. Aussi si la primaire est organisée par les partis politiques ou indépendamment d’eux elle n’aboutira pas au même résultat.
Aussi il reste pour l’instant trop de point en suspens pour répondre à LA question mais les horizons obscures vont bientôt s’éclaircir. Le 19 mars une assemblée citoyenne sur ces primaires se tiendra à Marseille (pour les Bouches du Rhône) de 14H30 à 19H, au Théâtre MAZENOD, 88 rue d'Aubagne. Je souhaite que la participation populaire y soit large pour peser sur cet éclaircissement.