Les déclarations absurdes : de l’objectif de 3% à l’inversion de la courbe.
On l’a dit, pour ne pas être crédible, il faut faire une certaine dose de promesses et de déclarations absurdes. François Hollande n’en a pas proposé assez pour ne pas être élu. Par exemple, si le Parti Socialiste a proposé le retour de la retraite à 60 ans, François Hollande a très vite envoyé le très libéral Pascal Terrasse pour dire que c’était impossible et au final, ils ont rajouté des années de cotisations.
François Hollande s’est tout de suite repris après son élection.
D’abord en promettant d’appliquer les deux propositions contradictoires de son programme: respecter la règle des 3% chaque année et de créer 60.000 postes d’enseignants en plus. Ajouter des fonctionnaires et respecter la règle des 3% en même temps est impossible et contradictoire. Il faut donc essayer de faire les deux pour fâcher à la fois les électeurs, les agences de notation, le FMI, et la commission européenne. C’est un exploit retentissant d’arriver à fâcher les quatre en même temps. Mais François Hollande y est parvenu en essayant d’appliquer la politique économique de la commission européenne et du FMI sans réussir à le faire.
François Hollande s’est aussi amusé à piétiner sa déclaration absurde de la campagne - « mon adversaire c’est le monde de la finance ». Pour cela, il a gavé le MEDEF sans conditions, avec d’abord l’ANI puis le pacte de responsabilité et le CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi) dont nous reparlerons plus tard car il s’agit de vraies mesures utiles pour augmenter le taux de profit des grands féodaux.
Enfin, en aout 2014 François Hollande a carrément envoyé Manuel Valls au suicide politique en lui faisant dire devant le Medef : « j’aime l’entreprise », une déclaration que les salariés soumis aux patrons n’ont pas appréciée.
Pour parachever son chef-d’œuvre François Hollande a carrément nommé Emmanuel Macron banquier d'affaires chez Rothschild ministre de l’économie pour bien faire comprendre que l’économie est aux mains de la Phynance.
L’inversion de la courbe du chômage est un très bon exemple de promesse absurde sur laquelle il faut s’arrêter. En promettant à plusieurs reprises l’inversion de la courbe du chômage avant 2013, en sachant bien que c’était impossible, François Hollande a fini de se discréditer. Mais il ne s’est pas contenté du fait que c’était impossible. Il s’est amusé à embrouiller les esprits. Comment ?
Il a parlé d’inversion de la courbe du chômage, ce qui ne veut absolument rien dire car il n’a jamais précisé de quelle courbe il parlait. Du coup, il suffit qu’il y ait une baisse de la tendance à la hausse pour pouvoir dire qu’il y a inversion.
François Hollande a aussi « lissé » la courbe en faisant une moyenne par trimestre. Cela permet au ministère du travail de dire que « l’année 2013 été marquée par un net mouvement d’amélioration » alors qu’il n’y a pas eu de baisse durable du chômage. Cet artifice permet de distribuer des éléments de langage tels que « tu vois la pente s'adoucit » ou « quasi stabilisation ».
Une autre astuce est de changer la façon de compter en gardant apparemment le même indicateur. On peut par exemple augmenter le taux de radiation ou encore réaffecter certains demandeurs d’emploi de catégorie A dans d’autres catégories. Les manipulations statistiques avaient dénoncées par Michel Husson, Stéphane Guillou, Tristan Poullaouec et Michel Feher sous Nicolas Sarkozy. Pour les perturber François Hollande reprend les mêmes ficelles.
Enfin, François Hollande a bien su utiliser les deux sources différentes sur le taux de chômage : l’Insee et Pôle Emploi. Ainsi il a pu se foutre de la gueule des chômeurs en utilisant tantôt l’un et tantôt l’autre. Pourtant les deux chiffres sont bons, ce qui change tout c’est leur interprétation selon l’instant présent. Si le chiffre de Pôle Emploi est mauvais le gouvernement utilisera le chiffre de l’INSEE et si c’est ce dernier chiffre qui est mauvais, il fera le contraire.
Cela ne suffisait pas à Sapin qui voulait se moquer des chômeurs. Pour y arriver, il a exprimé la courbe en nombre plutôt qu’en pourcentage pour changer l’échelle et a déclaré : « l'engagement de François Hollande sur le chômage a été respecté ».
Michel Sapin a parfaitement atteint son objectif, les chômeurs ont l’impression désagréable d’avoir été floués.
Comment faire une politique économique de droite désastreuse.
Pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, François Hollande le regardait de façon envieuse préconiser une économie néo-libérale dans laquelle les ménages devaient forcément s’endetter par des prêts hypothécaires.
François Hollande a vite compris son intérêt de préconiser le même genre de politique. Il a donc décidé d’appliquer la politique de l’offre inventée par Jean-Baptiste Say. Les libéraux prétendent qu’améliorer le profit des entrepreneurs permet de créer des emplois et d’améliorer la « compétitivité ». Cette théorie, jamais vérifiée, consiste à croire qu’il faut avoir des « coûts » plus bas pour gagner des marchés au dépend des autres pays. Say qui pensait les crises de surproduction impossible avait pourtant eut vent de la Crise de la Tulipe de 1637, c’est un spécialiste de la défaite. Son grand regret doit être de n’avoir pas connu ses défaites les plus glorieuses : la Grande Dépression, et plus récemment la bulle immobilière des subprimes qui a conduit en 2007 à ce que vous savez. D’ailleurs, si tous les pays font cette politique, aucun ne gagne en compétitivité. Son seul résultat est d’aggraver la récession et les inégalités, c’est pour cette raison qu’il faut l’appliquer.
La règle des 3% est aussi une règle économique absurde. L’économiste newyorkais Dominique Strauss-Kahn l’explique : on ne baisse pas les déficits d’urgence, on les juge une fois sortis de la crise. Appliquer cette règle en toute circonstance est stupide, il faut donc la respecter. D’ailleurs Les 3%, d’où ça vient ? Ce chiffre a été inventé par un économiste français nommé Guy Abeille, ça ne s’invente pas. D’ailleurs ce monsieur explique que ce chiffre de 3% « est né sur un coin de table, sans aucune réflexion théorique ». Mitterrand voulait qu'on lui fournisse une règle facile qui « puisse être opposée aux ministres qui défilaient dans son bureau pour lui réclamer de l'argent ». Ils choisissent de se référer sur le produit intérieur brut, le PIB, parce qu’en « économie, tout le monde se réfère au PIB ». A cette époque on allait vers les 100 milliards de francs de déficit, ce qui représentait 2% de déficit. Ils ont donc supprimé l’hypothèse des 1%, car impossible à atteindre, puis celle des 2% qui mettait trop de pression. Pour son inventeur, ce chiffre "rond" de 3% faisait aussi penser à la « Sainte Trinité ».
Dans le plan de 50 milliards d’économies on a tout un tas de mesures qui cassent l’économie française : la poursuite du gel du point d’indice des fonctionnaires nuit car ils consomment moins. Le maintien de la diminution des effectifs des ministères est tout autant efficace. Comme l’enveloppe est à la baisse pour les collectivités locales, qu’elles ont moins de dotations de l’Etat, elles sont aussi obligées de couper dans leur budget et du coup elles font moins d’investissement. Ces mesures raréfient l’emploi et les services publics. Le secteur des travaux publics trinque et subit la crise de plein fouet. Quand on fait tant milliards de coupes, c’est tant de milliards de moins dans la circulation générale de l’économie.
Le CICE est une autre ânerie économique. Ça fait vingt ans que la France diminue les cotisations sociales des entreprises et pourtant le taux de chômage n’a pas cessé de progressé. Cette complainte est régulièrement reprise par le patronat et les politiques l’ont bien entendue. Chaque gouvernement y est allé de sa réduction : Balladur, Juppé, Aubry, Fillon sans jamais chercher à mesurer les effets de ces réductions sur l’emploi. Gattaz père avait déjà promis un truc similaire dont on n’a pas vu la couleur et Gattaz fils recommence.
François Hollande a choisi avec le CICE et le pacte de responsabilité d’aggraver encore plus la crise économique. Pour renforcer la compétitivité des branches productives du pays, il aurait pu cibler les aides sur les entreprises exportatrices confrontées à la concurrence internationale. Cela aurait certainement permit la création d’Emplois dans des secteurs à haute valeur ajoutée.
C’est pourquoi il a choisi de faire l’inverse en exonérant la totalité des entreprises de 4% de cotisation de la masse salariale. C’est donc les oligopoles des supermarchés, des banques dépôt, les pharmaciens, toutes les entreprises qui ne sont pas soumise à la concurrence vont amélioration des dividendes versés aux actionnaires sans embaucher pourtant.
Cette politique est en échec, c’est pour cette raison que le gouvernement doit continuer à l’appliquer. C’est ce que fait le gouvernement français avec les 41 milliards d’euros d’aides aux entreprises du pacte de responsabilité et le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE).
Comment perdre de l’argent facilement ?
Un problème se pose aujourd’hui au gouvernement : il doit en même temps prétendre arriver au dogme de 3% et s’endetter. Comment faire ?
Le gouvernement a trouvé plusieurs solutions.
D’abord, il jongle entre les incohérences. D’un côté, il coupe 10 milliards sur la Sécurité sociale mais de l’autre il "rend" une poignée de milliards d'impôts en réduisant l'impôt sur le revenu pour 9 millions de foyers en supprimant la première tranche.
Ensuite il diminue les impôts, du coup l’Etat fait moins de recettes et est obligé d’emprunter pour compenser. Diminuer la progressivité de l’impôt n’est pas le bon moyen pour arriver aux 3%, il faut donc le faire. C’est aussi pour cette raison qu’il faut supprimer la farce de la taxe à 75% pour les revenus dépassant 1 million d’euros par an et résilier le contrat ecomouv'.
Enfin, pour avoir encore moins de chances d’y parvenir, on donne 60 milliards d’euros – dont 40 milliards de baisse de salaire différé, par la suppression de cotisations patronales, auxquels s’ajoutent les 20 milliards du CICE – sans contrepartie au Medef. Les 80 millions d’euros offerts à Total alors que cette entreprise ne paye pas un centime d’euros d’impôt sont symbolique de cette mesure.
Soulignons aussi un paradoxe : la dette augmente mais les déficits baissent. Il entre totalement dans notre démonstration. La baisse des déficits n’est pas contradictoire avec la hausse de la dette car l’économie en prend un coup. Nous voici dans un cercle vicieux décrit par Gérard Filoche : « plus on rembourse, plus on n’arrive pas à rembourser ».
La dette publique de la France a dépassé le « socle symbolique » des 2 000 milliards d'euros, évidement il n’y a rien de grave là-dedans – la moyenne des titres de dettes de notre pays est de 7 ans et 30 jours et la dette ne correspond qu’a 12% de ce qu’on va produire durant ces sept ans – mais il suffit de dire que c’est grave pour que tout le monde le croie. L’investissement est nécessaire, il permet de faire des ponts, des écoles. Le fonctionnement l’est aussi, il permet de recruter des professeurs, des infermières.
Quand la cour des comptes critique les déficits de fonctionnement des collectivités locales, elle « oublie » volontairement d’en expliquer les raisons. En effet, la loi du 13 août 2004 a transféré aux départements et aux régions la gestion des personnels techniciens, ouvriers et de services des collèges et des lycées, dits TOS. Auparavant ces personnels étaient payés par l'Etat. Il est donc normal que les dépenses de fonctionnement augmentent, mais la cour des comptes ne vous le dit pas : ils sont aux ordres des politiques qui veulent perdre.
François Hollande a atteint ce résultat en faisant confiance à la croissance, pour qu’elle reste basse. Parier sur la croissance est une gageure des politiques. Ils savent bien que, depuis les années Chirac, la croissance est historiquement faible. Mais, au lieu de renoncer, ils font le contraire de ce qu’il faudrait faire en promettant un retour aux 30 glorieuses. D’où peut-elle venir à part de Mars ? Le taux moyen de croissance en France baisse inexorablement depuis plus de 50 ans ? Justement ! Pour cette raison la majorité des politiques promettent un retour de Déesse Croissance. Ils disent qu’il faut produire de nouvelles richesses pour les partager, au lieu de partager les richesses déjà produites.
Ils prétendent vouloir un retour de la consommation. Leur slogan pourrait très bien être : « travaille, obéis, consomme ! ». C’est celui de L’Église de la Très Sainte Consommation qui n’a obtenu que 3% aux dernières élections. C’est un très bon slogan pour perdre !
Faire la guerre est aussi une stratégie. Comme l’a écrit Carl Von Clausewitz : « La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens »[1].
Si le peuple français est au départ pour les guerres – car il a l’esprit à la fois belliqueux et patriote – il devient rapidement contre quand il s’aperçoit que l’intervention est plus longue que ce que le politique lui a promis. Il ne comprend pas qu’on dépense 1,2 milliards d’euros en 2013 pour des opérations extérieures alors que cette somme représente le coût du RSA. Quand il saisit enfin les raisons de la guerre – préserver le pré-carré français – il est révolté.
Faire la guerre sur plusieurs fronts, mécontente aussi les généraux qui ne comprennent pas pourquoi ils continuent à guerroyer sans moyens.
Il ne faut pas oublier, en temps de guerre, de promettre la paix car, comme l’a écrit Georges Orwell, « le guerre, c’est la paix ».[2]
Appliquer une politique doctrinaire et au final ne contenter personne.
Pour être en échec, il vaut mieux appliquer une « doctrine définie à priori »[3] que d’être souple et d’agir au cas par cas. Il faut toujours appliquer la même politique, quelles que soient les circonstances.
Sur le plan économique, le PS, qui avait appliqué les nationalisations de manière doctrinaire, a totalement renoncé à nationaliser, même temporairement, ce qui est au moins autant doctrinaire. Ainsi, alors même que le site de Florange était un des sites les plus rentables, selon un document interne d’Arcelor-Mittal, le gouvernement sachant que Mittal était un escroc a préféré négocier avec lui conscient qu’il allait être roulé dans la farine. Une nationalisation temporaire aurait pu permettre à un repreneur de faire perdurer l'activité sur le site. On aurait pu ainsi garder les hauts fourneaux et préserver l’emploi, cette solution était donc à éviter.
Pour une politique doctrinaire, il faut appliquer les 3% à marche forcée. En 2010, alors qu’il était encore directeur-général du FMI, Dominique Strauss-Kahn avait prévenu : « Si tout le monde se met à dire on va se serrer la ceinture, on va casser la croissance dans la zone euro", il expliquait alors qu’il fallait certes réduire les déficits, mais pas « à marche forcée ». Si l’on a du bon sens, on juge les déficits hors conjoncture et on accepte qu'ils se réduisent moins vite que prévu si l'activité n'est pas au rendez-vous. Pour faire une politique doctrinaire il fallait donc promettre qu’on allait arriver aux 3% dès 2013, tout en sachant que c’était impossible, cela permet à la fois d’énerver Bruxelles et ses propres électeurs, ce qui est un authentique exploit. Enfin, la France annonce des économies supplémentaires, après avoir dit et répété qu'il n'y en aurait pas, révélant une nouvelle preuve de leur incompétence.
Manuel Valls a mis en exergue la TINA[4] thatchérienne. Le 7 septembre 2014 à la fête de l’Unita il a clamé: « Il n’y a pas d’alternative à gauche, la seule autre donne, c’est le Front national, c’est ça et rien d’autre qui doit occuper l’esprit de tous les socialistes. ». Valls a franchi la limite que se donnaient les politiques du passé : il est prêt à offrir la victoire aux pervers.
En annulant l’exonération fiscale des heures supplémentaires pour les patrons et les salariés le gouvernement a montré son dogmatisme à toute épreuve, tout en mettant ces deux classes sociales dans le même camp.
Le gouvernement, sur le sociétal, a réussi à avoir une opposition forte au Mariage Pour Tous. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’était pas facile. En effet, chez les Anglais masochistes le mariage pour tous a été voté en 24 heures. En France, le gouvernement a tout fait pour que le débat dure, le plus longtemps possible : c’est la manie du débat des socialistes.
Il fallait aussi entretenir le suspense, le plus longtemps possible, sur le sujet sensible : la GPA, gestation pour autrui. Cette opération est interdite en France car elle marchandise le corps des femmes. En se contredisant sur la GPA, Valls en a profité pour se discréditer.
Cette question de la GPA a été ingénieusement mêlée à celle de la PMA, procréation médicalement assistée, alors que ça n’a rien à voir. La PMA est déjà autorisée en France pour les couples hétérosexuels. Jésus Christ en est l’un des premiers bénéficiaires. Soit il faut l’autoriser pour tout le monde, soit l’interdire pour tout le monde.
En saisissant le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) – composé à 70% d’hommes non-élus –, le gouvernement renvoie la PMA aux calendes grecques. Les comités d’éthique sont composés de vieux réacs opposés à tout progrès, ce même CCNE ne voulait pas ouvrir le don du sang aux homosexuels[5]. En donnant le pouvoir de décision à une instance qui n’en a pas et qui considère «la différence sexuelle comme dimension constitutive de la génération humaine»[6], François Hollande a pris une excellente décision. Elle permet à la fois de ne pas régler la question et d’embrouiller les esprits.
Grace à son intelligence, François Hollande a réussi à appliquer une mesure dogmatique sans contenter personne : ni les fachos qui ne voulaient pas le Mariage Pour Tous, ni les homosexuels qui voulaient les mêmes droits que les hétérosexuels.
François Hollande a même réussit à remettre en cause le Mariage Pour Tous en invoquant une « liberté de conscience » pour les maires. Il savait qu’en tenant ce discours il ne pouvait qu’en ressortir perdant : soit il respectait sa parole et décevait les siens, soit il ne la respectait pas et se désavouait lui-même. Il a choisi cette dernière solution et a démontré son incompétence. En suggérant que la loi pouvait ne pas être appliquée partout, il a ouvert une brèche dans l’Etat de droit.
Le stop and go, un jeu très hollandais.
« Même médiocre, une politique menée avec persévérance risque d’avoir, à la longue, des effets positifs »[7]. Il faut donc régulièrement changer de politique.
Le vocabulaire du stop and go ressemble beaucoup à celui des ébats sexuels, voir à celui du vocabulaire Freudien. C’est ainsi que l’on entend des choses comme : « Accélère », « Fais-moi mal Johnny, fais-moi mal », « Pause [fiscale] », « Aie confiance », « Nous n’avons pas de tabous », « Il faut avancer », « Nous devons garder le cap ».
Prenons un premier exemple : la réforme fiscale en 2013. D’abord Jérôme Cahuzac annonce qu’elle est faite, se suffisant d’une tranche d'imposition à 45% en plus. Puis, Moscovici déclare être « très sensible au ras-le-bol fiscal » et François Hollande annonce une « pause fiscale ».
Mais, ensuite Jean Marc Ayrault annonce une remise à plat de la fiscalité avec la fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu.
Enfin, cette idée socialiste ambitieuse hérisse tant la Phynance qu’elle est rapidement tuée dans l’œuf par François Hollande.
Quand Valls devient premier ministre, il réalise une réforme fiscale à l’envers. En supprimant la première tranche d’impôt. Cette idée va contre le principe de la progressivité de l’impôt. Jean-Marc Ayrault prend alors à cœur son nouveau rôle d’opposant et explique que diminuer le nombre de contributeurs à l’impôt sur le revenu, c’est conforter l’idée que l’effort n’est pas partagé par tous.
Un deuxième exemple c’est le changement de premier ministre qui a permis un nouveau virage. Sous Ayrault, le gouvernement appliquait une politique de rigueur et de hausse de la TVA en pleine récession avec pour objectif de respecter les sacro-saints 3%. Par contre, le gouvernement Valls ne va pas respecter les engagements fait à Bruxelles. Il prétend « sortir de la crise » en baissant les cotisations sociales.
Un troisième exemple, c’est la réforme départementale. François Hollande a d’abord préconisé la suppression des départements, hérités de Napoléon 1er. Au il n’en supprimera que la moitié pour faire plaisir aux sénateurs socialistes, aux barons locaux, et au PRG[8]. Au final, il y aura une réforme a minima qui n’en sera pas une.
Enfin comme dernier exemple on citera la loi ALUR qui permet de plafonner les loyers. Elle était tellement attendu par les locataires que pour une fois, la gauche la votée unanimement. Il fallait donc défaire cette unité. Manuel Valls céda aux lobbies et la mit au panier.
François Hollande dit qu’il va accélérer le rythme des réformes, il voit juste car ces accélérations vont ensuite lui permettre de donner des grands coups de frein pour ne pas foncer trop vite dans le mur. C’est aussi ça le stop and go.
Exercices.
- Votre adversaire annonce qu’il va inverser la courbe du chômage, appliquer les 3%, mettre la retraite à 60 ans, augmenter les crédits de l’éducation nationale et baisser ceux de la défense. Que faites-vous ?
- Vous criez à la démagogie.
- Vous proposez de nationaliser les autoroutes.
- Vous ne bougez pas : votre adversaire se disqualifie de lui-même. Ses propositions sont tellement incroyables qu’il sera certainement réélu.
- Vous agressez une vielle dame dans la rue.
Corrigé.
d. Sans rapport avec la question mais bonne idée quand même.
c. Bien sûr, si vous ne comprenez pas pourquoi, relisez les chapitres précédents.
- Le chômage augmente que faites-vous ?
- Rien.
- Vous nommez Nicolas Bouzou ministre du travail et Marc Touati ministre de l’économie.
- Vous promettez (une fois de plus) d’inverser la courbe du chômage.
- Vous demandez de l’aide à SFR.
Corrigé.
d. Si vous ne le cachez pas ensuite c’est une chouette idée.
c. C’est une bonne idée. Tant que vous y êtes, servez-vous parfois des chiffres de l’INSEE et parfois des chiffres de pôle emploi, selon les circonstances.
b. Cela pourrait être utile.
a. Insuffisant.
- Pierre Gattaz réclame un contrat unique de travail et que l’on puisse travailler le dimanche. Que faites-vous ?
- Vous lui donnez 50 milliards de plus.
- Vous niez vouloir faire ces réformes puis vous faites un accord avec lui sur l’élargissement des zones touristiques ou l’on peut travailler le dimanche.
- Vous profitez que tout le monde regarde les ballons d’essais pour faire passer vos mesures libérales.
- Vous réduisez les « charges ».
Corrigé.
d) On ne dit pas charges mais cotisations sociales, tu me le copieras cent fois. Bonne idée pour énerver Gérard Filoche.
c. Stupide! Si vous faites des mesures libérales, autant que vos électeurs s'en aperçoivent, sinon c'est inutile. Vous aurez plein d'autres occasions pour le faire.
b. Bonne idée, cela vous permettra à la fois de renoncer à vos principes et de faire croire que vous ne savez pas décider.
a. Pourquoi pas? Par contre ça ne lui suffira pas, ce n’est jamais assez.
[1] Op.cit De La Guerre. Carl Von Clausewitz.
[2] Op.cit 1984 George Orwell.
[3] Op.cit Que Le meilleur perde. Eloge de la défaite en politique Fredéric Bon et Michel-Antoine Burnier p45.
[4] There Is Not Alternative.
[5] http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/10245-Don-du-sang-le-Comite-d-ethique-dit-non-aux-homosexuels
[6] http://www.ccne-ethique.fr/sites/default/files/publications/avis090.pdf
[7] Op.cit Que Le meilleur perde. Eloge de la défaite en politique Frédéric Bon et Michel-Antoine Burnier.
[8] Parti des Radis de Gauche ou des radicaux de gauche.