Le mercredi 24 septembre s'est tenue à Marseille la première Assemblée Générale de l'association du Front de Gauche : une soixantaine de participants -dont environ la moitié sans affiliation partisane et beaucoup de jeunes- et trois heures de débats pour faire de cette structure un espace démocratique de convergence des luttes et de construction d'une alternative politique. Dans l'esprit qui nous anime depuis plusieurs années, le conseil d'administration est composé de douze membres, six pour les organisations politiques (deux PC, deux PG, deux Ensemble) et de six militants hors parti. Le lancement de l'association Front de Gauche apparaît comme l'aboutissement d'un travail collectif unitaire inscrit dans la durée qui a débuté dès les élections cantonales de 2011.
En effet, à cette occasion le NPA Marseille des 4ème 5ème et 6ème arrondissements s'était inscrit dans une démarche unitaire sur les trois cantons du centre ville. Nous avions alors une candidate suppléante, Carole Eldin, mais cet acquis ne constituait qu'une petite part de notre démarche générale, qui nous a permis de mener une campagne contre la droite et l'extrême droite et clairement indépendante du Parti Socialiste. Sans prétendre avoir atteint une réelle audience de masse, nous avons alors commencé à organiser des réunions publiques qui ont réuni à chaque fois plus de cinquante personnes et le local que se partageaient les organisations était devenu un réel lieu de vie politique dans le quartier. Sans développer plus sur le fond, cette campagne a été bénéfique à au moins deux niveaux : un très bon accueil de la population qui voyait enfin la gauche du PS unie alors que la majorité ne saisissait pas nos différends -qui dans ce cadre étaient bien réels mais dont l'ampleur ne justifiait pas la division ; elle a par ailleurs permis de construire une réelle confiance entre les militants des différentes organisations. Ce deuxième niveau apparaît certes très subjectif et peut être considéré comme peu politique. Il est en réalité trop souvent mal estimé : cette confiance réciproque nous a permis de pérenniser le cadre de discussion que nous avions construit au delà des élections cantonales en organisant des rencontres régulières concernant les luttes sociales, l'évolution de nos organisations respectives et les possibilités unitaires qui en découlaient. Cette même confiance nous a aussi permis de dépasser les procès d'intention qui trop souvent constituent des obstacles à l'unité de la gauche de transformation sociale. D'un strict point de vue électoral, cette dynamique a été clairement positive : sur les trois cantons nos scores ont dépassé l'addition des scores de toute la gauche du PS aux élections cantonales précédentes.
Poursuivant la dynamique, le FdG Marseille centre, auquel s'ajoutait la Gauche Anticapitaliste issue du NPA mais non encore membre du FdG, a mis toutes ses forces dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon comme dans celle des législatives suivantes. Prenant un peu d'avance sur la constitution du mouvement Ensemble s'est alors mise en place une coordination des anticapitalistes unitaires (GA, GU, FASE, CetA, et des non encartés). Ces campagnes ont mobilisé bien au-delà des organisations politiques : des syndicalistes, des associatifs, des citoyens sont venus débattre des thèmes des campagnes et des manières de les mener mais aussi des problèmes quotidiens, des luttes locales... à partir de cette séquence et jusqu'à ce jour la dynamique n'a pas faibli. Le Front de Gauche, à la fois uni et ouvert, a maintenu le rythme d'une Assemblée Citoyenne mensuelle, réunissant entre 80 et 120 personnes. Les débats introduits par des militants et des chercheurs ont touché à des thèmes nombreux et variés : écologie, lutte contre l'extrême droite, délire sécuritaire, éducation, féminisme, lutte contre l'homophobie, etc... des moments d'expression libre, instructifs et conviviaux.
Il ne manquait donc plus qu'une structure rassemblant tous ceux qui se reconnaissent dans cette manière de mener les débats et les luttes politiques sans forcément souhaiter adhérer à un parti. Elle existe !