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resistanceetamour

Ceci est le blog d'un documentaliste révolté contre les injustices de notre société.

Le rôle patrimonial des bibliothèques

Publié le 11 Juillet 2014 par resistanceetamour in composition

L’historien André Chastel dit du patrimoine : « sa perte constitue un sacrifice, sa conservation suppose des sacrifices ».

Qu’est-ce que le patrimoine ? Le patrimoine est une notion très ancienne qui remonte au Droit Romain. En Droit Romain, le patrimoine – en latin patrimonium – est l'ensemble des biens appartenant à un père de famille (pater familias) qui, à sa mort, pouvait être transmis à un héritier. Il s’agit donc d’une entité juridiquement définie et un ensemble de biens concrets. Aujourd’hui existe un patrimoine commun qui appartient à tous qui permet de tisser des liens entre générations. En effet le code du patrimoine le définit comme « l’ensemble des biens, immobiliers ou mobiliers, relevant de la propriété publique ou privée, qui présentent un intérêt historique, artistique, archéologique, esthétique, scientifique ou technique ».

Pour sauvegarder ce patrimoine il faut faire des sacrifices, engager des dépenses que l’on s’impose pour le maintenir, qui permettent d’éviter un plus grand sacrifice : perdre le patrimoine. Pour André Chastel, le patrimoine est sacré, y renoncer, c’est détruire la mémoire du passé. La bibliothèque a un double rôle qui est contradictoire, de conservation et de valorisation du patrimoine.

Quel est le rôle des chargés des bibliothèques dans cette double mission ?

Pour répondre à cette question, nous allons dans une première partie nous intéresser au patrimoine des bibliothèques, puis nous expliquerons en quoi ce double rôle peut être contradictoire puis dans une dernière partie pourquoi ces deux missions doivent être mises en application.

L’expression « patrimoine des bibliothèques » apparaît avec le rapport de l’inspecteur Louis Desgraves en 1982 à la Direction du Livre et de la Lecture. Dans ce rapport, il critique l’indifférence française envers le patrimoine des bibliothèques. Il le définit comme un champ d’action d’une politique de sauvegarde, de mise en valeur et d‘enrichissement : « Traiter du patrimoine des bibliothèques, c’est traiter des bibliothèques dans leur entier. Ce patrimoine comprend aussi, en effet, les collections de documents courants récents, qu’il faut, comme les pièces anciennes, rares et précieuses, préserver, mettre en valeur et accroître. Il tiens à « la conservation de tous les documents, sans distinction d’âge, des pièces courantes de fabrication récente susceptibles de devenir rares et donc précieuses ».

Le patrimoine des bibliothèques consiste en un patrimoine écrit. Multiforme, il recouvre celui des archives : correspondances, registres, cadastres et celui des bibliothèques : manuscrits, livres anciens, journaux, tracts, étiquettes, gravures, photographies, partition.

Son rôle est de transmettre la mémoire vivante des siècles passés et permet de retrouver les traces de l'évolution politique, économique, sociale et culturelle d'une nation, d'une commune, d'un quartier. C’est l'outil incontournable pour toute opération de restauration ou de reconstruction du patrimoine architectural, industriel ou muséographique. En effet on ne peut pas restaurer un bâtiment sans consulter les documents qui ont permis de l'édifier, ni reconstituer un objet, aujourd'hui disparu, sans se référer aux carnets de son constructeur.

Le patrimoine écrit est un patrimoine en permanente constitution. Les écrits d'aujourd'hui enrichiront la mémoire de demain. L'ensemble de ce patrimoine nécessite l'élaboration de plans de conservation. Or on fait face à un patrimoine dispersé. On le trouve dans les institutions publiques : Bibliothèque nationale de France, bibliothèques municipales classées, Bibliothèque Universitaires, archives, mais aussi privées : institution ecclésiastiques, entreprises, centres de documentation), et même chez des particuliers.

Ce n’est que depuis les années 80, qu’en concertation avec l'Etat et les collectivités territoriales, les professionnels du livre et de la lecture ont souhaité inscrire l'écrit dans les politiques patrimoniales nationales, régionales et locales.

Remontons dans le temps et retraçons l’histoire du patrimoine.
Au XVIème siècle, le premier texte qui fait référence à un souci de transmission patrimonial est le Dépôt Légal des imprimés : cette ordonnance de Montpellier du 28 décembre 1537 enjoint aux éditeurs de déposer à la librairie du château de Blois tout livre imprimé mis en vente dans le royaume. C’est un instrument de police et de contrôle de la production. Aujourd’hui le Dépôt Légal est organisé selon la loi DADVSI : loi relative au droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information de 2006. Elle permet aussi la constitution et la diffusion de bibliographies nationales, la consultation des documents, dans les conditions conformes à la législation sur la propriété intellectuelle et compatibles avec leur conservation, la collecte et la conservation des documents quel que soit leur procédé technique de production, d'édition ou de diffusion, dès lors qu'ils sont mis à la disposition d'un public. Les logiciels et les bases de données, à partir du moment où ils sont mis à disposition d’un public, sont aussi soumis à l'obligation de Dépôt Légal.

Au XVIIème, la Bibliothèque Royale connaît son véritable développement à partir de 1666 sous Colbert, qui a pour ambition d'en faire un instrument à la gloire de Louis XIV. Il l'installe dans le quartier qu'elle occupe encore en faisant transférer les collections royales qui ne pouvaient trouver place au Louvre. Il mène une politique d'accroissement des collections.

La période de la Révolution a permis à la notion de patrimoine public de se développer. Elle apparaît en 1789 quand les biens du clergé sont décrétés « biens nationaux » : la nation a depuis lors le devoir de conserver les monuments historiques puisqu’ils font partie du patrimoine collectif national ; les biens de la Couronne de France sont aussi nationalisés en 1792. Jusqu’en 1793 le « vandalisme » - tout acte de destruction ou de dégradation visant des biens publics ou privés - fut plutôt encouragé par la République qui voulait briser les symboles de la Monarchie. Puis, la République a progressivement changé sa politique en ce qui concerne les biens culturels. Le vandalisme est dénoncé par l’abbé Grégoire lors de la convention en 1794. Il dit, dans ses mémoires « Je créai le mot pour tuer la chose ».

Après avoir retracé l’histoire du patrimoine et ce en quoi il consiste nous allons désormais nous intéresser aux missions des bibliothèques contemporaines.

Elles ont deux missions : la conservation et la valorisation. Ces deux missions peuvent sembler contradictoires. Pour le démontrer expliquons d’abord le concept de conservation préventive.

L’idée de départ est que la dégradation est inéluctable que ce soit avant ou après l’entrée dans des collections patrimoniales. Il faut ralentir cette dégradation. L’objectif est d’éviter le plus possible la restauration, c’est-à-dire l’intervention sur un objet pour le mettre en valeur, remettre en place un état précédent qui a été altéré. Les causes de ses dégradations sont avant tout dues à des erreurs humaines ce qui complique la tâche.

En revanche la valorisation, ou mise en valeur d’un bien passe par la promotion de la diversité de notre patrimoine à l’international. Cette politique de valorisation semble contradictoire à la conservation préventive car pour conserver au mieux les documents, l’idéal n’est pas de les communiquer. Mais même si ces deux missions sont contradictoires, il faut les mener à bien.

Si la politique de conservation préventive est appliquée de façon trop stricte on nuit à la communication, c’est contradictoire. Plus on communique, plus l’œuvre s’altère

La valorisation et la conservation sont nécessaires. Pour valoriser, il faut communiquer. En effet si le patrimoine tombe dans l’oubli, il perd de sa valeur. Mais si l’on communique trop, le document peut être altéré. En pensant trop au public, on atteint le point 0 de la conservation. De même, si on pense trop à la conservation, on atteint le point 0 de la communication. Pourtant la communication est nécessaire, c’est elle qui met en valeur la conservation, le patrimoine.

Alors comment communiquer tout en conservant ? Il ne faut pas dissocier la conservation de la communication et de la valorisation. La conservation a pour objectif la communication : il s’agit de prolonger la disponibilité d’un document, sous sa forme originelle, le plus longtemps possible ou bien assurer la pérennité de l’accès à son contenu par des procédés de reproduction. Aujourd’hui la numérisation permet de communiquer et de protéger.

Le conservateur et le bibliothécaire ont deux missions fondamentales : conservation et communication. Ce sont des acteurs essentiels de ces processus. Ils jugent de l'intérêt des documents, du traitement et de leur conservation. Trier, choisir, c’est leur métier. Que ce soit pour les acquisitions courantes où pour les collections à conserver. Ils participent à la constitution du patrimoine, des collections et réceptions. Si ce travail n’est pas fait le risque est de ne plus maîtriser la collection et les espaces de stockage.

Le bibliothécaire doit mener une politique d’acquisition patrimoniale, à articuler avec la politique générale de la bibliothèque pour combler les manques, valoriser les richesses. Pour cela il doit déterminer les pôles d’excellence selon l’histoire et la création progressive des collections, leur cohérence, savoir réorienter des propositions de dons vers des bibliothèques plus adaptées. Il doit être constamment en projet, imaginer l’avenir, les progrès. Il doit rester en relation avec les jeunes, être un lien entre passé, présent et avenir.

Les difficultés des métiers des bibliothèques se résument en quatre C : le Conflit - entre communication et conservation - la Complexité - des recommandations, a priori simples, conduisent à des réalisations complexes – le Coût - les réalisations complexes sont onéreuses – et le Compromis – il faut trancher entre les réalités pratiques et les réalités pratiques et économiques.

Il existe plusieurs manières d’enrichir un fonds : les acquisitions onéreuses, les ventes aux enchères, les acquisitions à titre gracieux : dons et legs, la dation : procédure qui permet à tout héritier d’acquitter les droits de succession par la remise d’œuvres d’art, de livres et les dépôts qui n’entraînent pas le transfert de propriété. Mais les contraintes du budget restreignent leurs possibilités d’action

Il faut également respecter les droits, qu’ils soient liés au contenu de la création, patrimoniaux, moraux et se tenir au courant pour évoluer avec la technique.

Les fonds patrimoniaux des bibliothèques témoignent de notre histoire culturelle et ont pour cela une grande valeur. Les bibliothèques qui les détiennent participent à la mission de conservation de la BNF. Mais conserver ne suffit pas, il faut aussi valoriser. Le rôle des personnels des bibliothèques est important pour mettre en œuvre cette double mission de conservation et de valorisation : tout n’est pas patrimoine ni promis à le devenir, c’est lui qui va faire les choix. Ces choix doivent obéir à des contraintes morales et financières. Les bibliothécaires doivent protéger et enrichir le patrimoine des bibliothèques en les respectant. Ils doivent accepter de faire des sacrifices pour conserver l’héritage commun qui est sacré, c’est un travail de mémoire.

Les fonds patrimoniaux des bibliothèques témoignent de notre histoire culturelle et ont pour cela une grande valeur. Les bibliothèques qui les détiennent participent à la mission de conservation de la BNF. Mais conserver ne suffit pas, il faut aussi valoriser. Le rôle des personnels des bibliothèques est important pour mettre en œuvre cette double mission de conservation et de valorisation : tout n’est pas patrimoine ni promis à le devenir, c’est lui qui va faire les choix. Ces choix doivent obéir à des contraintes morales et financières. Les bibliothécaires doivent protéger et enrichir le patrimoine des bibliothèques en les respectant. Ils doivent accepter de faire des sacrifices pour conserver l’héritage commun qui est sacré, c’est un travail de mémoire.Les fonds patrimoniaux des bibliothèques témoignent de notre histoire culturelle et ont pour cela une grande valeur. Les bibliothèques qui les détiennent participent à la mission de conservation de la BNF. Mais conserver ne suffit pas, il faut aussi valoriser. Le rôle des personnels des bibliothèques est important pour mettre en œuvre cette double mission de conservation et de valorisation : tout n’est pas patrimoine ni promis à le devenir, c’est lui qui va faire les choix. Ces choix doivent obéir à des contraintes morales et financières. Les bibliothécaires doivent protéger et enrichir le patrimoine des bibliothèques en les respectant. Ils doivent accepter de faire des sacrifices pour conserver l’héritage commun qui est sacré, c’est un travail de mémoire.Les fonds patrimoniaux des bibliothèques témoignent de notre histoire culturelle et ont pour cela une grande valeur. Les bibliothèques qui les détiennent participent à la mission de conservation de la BNF. Mais conserver ne suffit pas, il faut aussi valoriser. Le rôle des personnels des bibliothèques est important pour mettre en œuvre cette double mission de conservation et de valorisation : tout n’est pas patrimoine ni promis à le devenir, c’est lui qui va faire les choix. Ces choix doivent obéir à des contraintes morales et financières. Les bibliothécaires doivent protéger et enrichir le patrimoine des bibliothèques en les respectant. Ils doivent accepter de faire des sacrifices pour conserver l’héritage commun qui est sacré, c’est un travail de mémoire.

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