Ceci est une composition. La différence entre la composition et la note de synthèse est que l'on peut s'engager dans la première, notamment dans la conclusion. On doit présenter tous les points de vue mais on peut les critiquer.
“Big Brother is watching you” dénonce George Orwel dans son oeuvre 1984. Ce roman a longtemps servi de critique du totalitarisme et de la video-surveillance. Aujourd’hui on peut avoir l’impression que le monde accepte de plus en plus d’être surveillé. En effet si la video-surveillance est toujours critiquée dans certains milieux de Gauche, elle a été mise en place par des maires socialistes qui ont senti que leur électorat était moins critique.
Tout comme la vidéo-surveillance, le web répond à plusieurs besoins mais il comporte, comme elle, des dangers. Toute société se compose d’individus associés les uns aux autres et qui communiquent entre eux, d’où la nécessité du web.
Devons-nous sous le prétexte de pouvoir communiquer en instantané nous laisser enfermer dans la « toile d’araignée mondiale » ?
Pour répondre à cette question, nous allons étudier dans une première partie l’évolution du web, puis dans une deuxième partie les aspects positifs et négatifs de cette évolution.
Le World Wide Web - que l’on peut traduire par « toile (d’araignée) mondiale » - est un système (avec des éléments qui interagissent en eux) qui permet de naviguer d’un lien à un autre. Le web a évolué, certains donnent trois stades à cette évolution.
Le web 1.0 est un web statique qui ne sollicite pas l’utilisateur, c’est un produit. Pour mieux comprendre nous allons utiliser un exemple : netscape. Cet outil est basé sur un logiciel qui est vendu à l’utilisateur. Le défaut du logiciel est que nous devons sans cesse acheter et télécharger la nouvelle version, le logiciel a pour but de perpétuer les monopoles. C’est un web qui est dit « fermé » car il n’est pas collaboratif.
Le web 2.0 vient se définir en opposition avec ce web 1.0 comme un web collaboratif. Tim O’Reilly, président d’O'Reilly Media, maison d’édition américaine spécialisée dans les livres informatiques, initiateur de ce terme donne sept principes pour pouvoir se réclamer du Web 2.0. Ce Web est d’abord une plate-forme; par exemple Google est une application web qui n’est ni vendue ni packagée mais délivrée en tant que service. Le second commandement est qu’il faut tirer parti de l'intelligence collective. Le web 2.0 doit miser sur la collaboration. Wikipédia - encyclopédie en ligne basée sur le principe selon lequel une entrée peut être ajoutée par n’importe quel utilisateur du web et modifiée par n’importe quel autre - en est un exemple. Le troisième principe concerne l’importance des données et des bases de données, il se traduit par une bataille pour la possession de ces données de la part des grandes entreprises. Le quatrième principe est la fin des cycles de release, c'est-à-dire que le logiciel - ce n’est plus vraiment un logiciel puis qu’il n’est plus vendu, c’est plus un « infoware », c’est-à-dire un « info-logiciel » - est proposé en tant que service, et non en tant que produit ce qui permet de lutter contre les monopoles et d’éviter de racheter chaque fois le logiciel, quand se présente une nouvelle version. La cinquième règle est que les modèles de programmation doivent être légers. L’idée c’est que les flux RSS, service web qui permet de recevoir des informations des mises à jour, et les permaliens - le permalien est une adresse web qui permet de pointer un article et d’en débattre, elle reste inchangée pendant un certain temps - sont simples car ils permettent de trouver rapidement une information. La sixième caractéristique du web 2.0 qui mérite d’être mentionnée est le fait qu’il n’est plus limité à la plate-forme PC : une application web permet alors d’être indépendant du PC utilisé et ainsi l’info-logiciel se libère du PC. Le septième précepte est d’offrir de la souplesse dans les interfaces utilisateurs et de les enrichir.
Enfin, l’expression Web 3.0 est parfois utilisée pour parler du futur du net. D’autres l’emploient pour caractériser des notions fondamentales, ils le qualifient aussi de web mobile. Quelles sont les données fondamentales en question ? D’abord, le Web 3.0 donne accès aux données « cachées », ce qui nous a notamment permis de savoir que sur son affiche de campagne Sarkozy posait devant la mer Egée. Il donne aussi accès aux métadonnées qu’elles soient implicites ou explicites, l’importance des bases de données y est encore plus forte. Enfin c’est un « web temps réel » où des informations peuvent être publiées par des utilisateurs, de façon instantanée et publique.
Néanmoins s’il y a bien une évolution du web, les termes Web 2.0 et Web 3.0 peuvent être contestés. Tim O'Reilly considère lui-même que le Web 2.0 n’a pas de frontières claires mais plutôt un centre de gravité. Ainsi les réseaux sociaux peuvent être classés aussi bien dans le Web 2.0 puisque ce sont toujours des plates-formes. Dans ce point de vue, le web 3.0 ne diffère pas vraiment du Web 2.0. De même certaines entreprises se qualifient de 2.0 alors qu’elles n’ont pas tous les principes énoncés par O’Reilly.
Ainsi compte tenu de l’absence de frontières entre ces trois web, ceux-ci peuvent être qualifiés de « buzz words », inventés pour montrer de manière plus forte l’évolution du web.
Maintenant que nous avons étudié l’évolution du web nous devons nous intéresser aux aspects positifs et négatifs de cette évolution pour savoir s’il faut l’accepter ou la combattre.
Les réseaux sociaux font partie du web, or ils participent activement à la surveillance de la vie privée. Les sociétés Facebook, Microsoft, Apple, Yahoo et Google ont été récemment accusés par le Guardian et le Washington Post de renseigner la NSA avec leurs données sous prétexte de lutte antiterroriste.
Nous ne semblons pas gênés que des entreprises privées, partenaires commerciaux de Facebook par exemple, collectent les mêmes données que la NSA. Tout se passe comme si nous agissions tels des « bisounours » qui ferment les yeux sur le devenir de ces données.
Ainsi la différence de notion entre espace public et espace privé s’estompe.
Cette évolution n’est pas nouvelle. Dans « Sur le concept de vie quotidienne » Norbert Elias estime en 1995 que ces différences de notions ont tendance à s’estomper depuis longtemps. En effet, au XVII éme sous la monarchie de Louis XIV, beaucoup d’actes de la vie quotidienne s’accomplissent en public, la communauté encadrant et limitant l’individu.
Quelque part nous pouvons dire, en forçant un peu le trait, que nous, citoyens du XXIème siècle, avons le même comportement que la société de cour de Louis XIV. En racontant notre vie sur les réseaux sociaux nous assumons, comme les mémorialistes de l’époque, le personnage que nous sommes, en privé, en public. Hélas, si les mémoires sont intéressants, ce n’est pas toujours le cas des réseaux sociaux.
Cependant, les réseaux sociaux ont un avantage par rapport aux mémoires : ils permettent de s’adresser instantanément à un maximum de personnes.
On peut leur reconnaître d’autres côtés positifs.
Si leur rôle est un peu exagéré, ils ont quand même été importants lors des « révolutions arabes » et aujourd’hui en Syrie. Ils ont permis de médiatiser ces révolutions au niveau international, ce qui a eu tendance à faire diminuer la répression de ces mouvements. Ainsi, il ne faut pas occulter que Facebook et Twitter sont des instruments de lutte contre les dictatures.
Les réseaux sociaux peuvent être aussi utiles car ils répondent à un besoin. Par exemple Facebook sert aux personnes qui veulent rester en contact avec une famille éloignée. Nous avons besoin de communiquer, nous avons besoin de diffuser nos idées, c’est ce que permet le web.
Il y a débat pour savoir si les réseaux sociaux et le web favorisent le lien social ou isolent les individus. Tout dépend de la définition que l’on donne à la sociabilité. Elle désigne l’aptitude à vivre en société et renvoie à une relation avec d’autres individus. Or si rester derrière un ordinateur peut isoler des autres individus, des réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook peuvent permettre de parler quotidiennement avec des gens qui vivent dans d’autres pays, ce qu’on ne pourrait pas forcément faire dans la vie réelle. Cependant les réseaux sociaux, s’ils étendent les réseaux, n’améliorent pas forcément les relations. Nous ne parlons pas avec tous nos contacts via les réseaux sociaux mais avec un petit nombre d’entre eux. Enfin plusieurs études ont étés faites sur le sujet et leurs résultats sont contradictoires. L’une faite en 2006 explique que les relations virtuelles ont tendance à remplacer les relations réelle et ont contribué à isoler davantage les individus. L’autre, faite trois ans plus tard, prétend que l’étendue de l’isolement social n’a guère changé et que le web a permis des contacts plus diversifiés.
Ainsi, comme on l’a montré, internet présente des dangers. Il est possible de se laisser prendre dans les méandres de la toile d’araignée mondial surtout si l’on se laisse aller à raconter les détails de sa vie personnelle sur le web.
Cependant le net a ses qualités, il faut en profiter tant qu’on le peut tout en se méfiant, en restant vigilant aux évolutions de la liberté d’expression, et en faisant attention à ne pas déballer sa vie privée. Les réseaux sociaux permettent une communication plus vaste mais pas nécessairement meilleure.